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Oaxaca... 30 ans avant

vendredi 8 décembre 2006


En 1977, un conflit au départ universitaire s’étend à l’ensemble de la société du Oaxaca. D’autres problèmes sociaux, syndicaux, agraires et politiques étaient en effet en jeu : conflit syndical des entreprises Oaxaca-Pacifique et Estrella del Valle où il existait une grève, augmentations du tarif des transports publics dans l’Isthme, arrestation de dirigeants paysans et urbains, etc. Une situation dans laquelle il était impossible de gouverner dégénéra en une situation de forte division sociale. Le gouverneur Manuel Zarate choisit alors la manière forte.

En février 1977, une manifestation fut réprimée à Juchitán. Plusieurs paysans furent assassinés. A San Juan Lalana, la police d’état assassina des paysans qui protestaient face à la prison municipale suite à l’arrestation de plusieurs habitants du village. Face à la situation chaotique existante dans l’état du Oaxaca, le Congrès fédéral envoya une Commission de Législateurs pour mieux connaître la situation. Le 2 mars 1977, alors que cette Commission se trouvait encore au Oaxaca, une manifestation d’étudiants et de travailleurs fut réprimée par la police qui tira de manière sans discrimination sur les manifestants. Il y eut deux morts et une douzaine de blessés par balles. Le 3 mars 1977, la ville fut pratiquement occupée par l’armée. Le gouvernement fédéral obligea le gouverneur à démissionner ainsi qu’aux recteurs universitaires de l’époque. Le gouvernement fédéral nomma alors un gouverneur provisoire au sein de la Chambre des députés, le Général Eliseo Jiménez Ruiz.

Celui-ci venait de soumettre la guérilla de Lucio Cabañas dans l’état voisin du Guerrero. Il appliqua alors à Oaxaca une partie de ses méthodes, en particulier un appareil répressif para-militaire connu sous le nom de "Brigade Blanche" (particulièrement active en 1977, 1978 et 1979) et qui poursuivait les personnes supposément "subversives" dans tout le territoire national.

Des milliers de personnes furent arrêtées de manière illégale ; certaines furent exécutées et d’autres restent disparues. Ces faits font partie de ce que l’on a coutume d’appeler la "guerre sale" (dans les années 60 et 70).