Après la lutte, ils apparaissent ! Comme les pissenlits sur la stèle du mouvement social ! Ils avaient déjà pointés le bout de leur nez l’année dernière pour nous inviter à poursuivre gaiement la lutte dans les urnes (sic). PCF, LCR et orgas de gauche diverses nous ré-invitent cette fois, selon leurs appels, à débattre tous ensemble « après notre première victoire » (à savoir le retrait du Contrat de Première Embauche).
Cette fameuse victoire, c’est simplement l’habile manœuvre du gouvernement, qui après avoir annoncé en grande pompe le retrait du fameux CPE, l’a simplement remplacé par des « mesurettes » sans aucun rapport avec les revendications de la rue. Cette victoire, c’est celle des syndicats qui auront réussi à aller négocier encore une fois à notre place, le retrait d’un simple article de loi alors que nos revendications concernaient, au minimum, le retrait pur et simple de la loi dîtes sur « l’Égalité des Chances » et du Contrat de Nouvelle Embauche.
Encore une fois, les partis politiques vont tenter d’instrumentaliser notre colère, « allez on s’est bien battu, maintenant on va gentiment retourner bosser, passer son bac où ses examens et surtout on n’oubli pas de faire un petit geste en 2007 ».
N’oublions pas la pseudo victoire (encore une !) revendiquée, l’année dernière par nos champions de l’anti-libéralisme : ponctuant plus d’un mois de lutte contre la loi Fillon et la Réforme LMD, les partis de gauche avait déjà tenté d’emmener les enragé-e-s voter NON au référendum sur la constitution européenne... Scrutin qui n’a repoussé en rien, les attaques libérales de la clique capitaliste ! Comme si les urnes avaient un jour était porteuses de changement social !
Le parti communiste ne vaut pas mieux qu’un autre (ni moins d’ailleurs ...) mais possède lui déjà son lot de méfaits ! Le PCF c’est un rapprochement en cours avec la gôche plurielle ! C’est aussi l’amendement de la Loi Fillon rendant obligatoire l’apprentissage de la marseillaise à l’école, ou plus récemment l’amendement à la loi fasciste de Sarkozy (loi CESEDA) proposant une rétribution financière à tout les étrangers qui voudront bien, d’eux même, quitter le territoire français... « prolétaires de tout les pays, rentrez chez vous ! »
Bref qu’ils se disent « communiste » ou même qu’ils osent se qualifier de « révolutionnaire », un parti reste un parti.
Si les élections changeaient réellement la vie, cela fait longtemps qu’elles auraient été interdites !
Méfions nous de toutes tentatives de récupération par les partis et les syndicats !
Au cours de cette lutte, nous avons mis en application des pratiques décisionnelles reposant sur la démocratie directe, le fonctionnement autogestionnaire et égalitaire, notamment par le biais des Assemblées Générales. Ces modes de fonctionnement le PCF et les partis ne les connaissent pas, tout comme les syndicats dits « représentatifs », ils sont clairement hiérarchisés, et l’écart entre le poids des militant-e-s de « la base » et la direction est énorme ! Dur, dur de faire entendre sa voix sans grimper les échelons d’influence.
Cependant, à l’issue de cette lutte, des lycéen-ne-s, étudiant-e-s, sans-papiers, chomeur-euse-s, salarié-e-s... ont décidé-e-s de continuer à lutter en conservant ces principes, et beaucoup de projets ont vu le jour : de la création d’un collectif contre la précarité à l’Assemblée Générale de quartier à Moulins, en passant par la création de groupes plus clairement politisés, comme le notre.
Ces différentes initiatives témoignent d’une volonté de poursuivre la lutte en tant qu’acteur-rice-s direct-e-s de nos vies, sans passer par des « professionnel-le-s » de la parole déléguée.
Contacts : zerodeconduite chez no-log.org
site : http://lille.cybertaria.org