Accueil > archéologie:alternataire > Zéro de conduite > CESEDA : ou comment créer de l’Inégalité dans l’Inégalité

CESEDA : ou comment créer de l’Inégalité dans l’Inégalité

Tract de ZDC

jeudi 25 mai 2006, par zero


Xénophobie et précarité. Tels semblent être les thèmes de prédilection du gouvernement Chirac/Villepin/Sarkozy avec l’introduction du nouveau projet de loi concernant le Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile (CESEDA) par notre sinistre de l’intérieur, le triste sire Sarkozy.

Après :

  • les réformes CNE/CPE, tentatives d’institutionnalisation du travailleur jetable
  • avoir fermé le camp de réfugiés de Sangatte et banalisé les traques jusque dans les blocs opératoires
  • s’être réjoui d’avoir explosé ses objectifs de reconduite à la frontière en 2005, Sarkozy poursuit sa croisade répressive contre les immigré-e-s et par la même occasion sa chasse aux voix de Le Pen en vue de 2007.

Dans cette nouvelle loi :
« l’immigré devra justifier sa bonne intégration aux lois et aux valeurs de la République » (!?!).

En clair, ces critères plus que douteux, cachent l’assujettissement du travailleur immigré à la machine administrative. C’est aux seuls maires et préfets que reviendra le droit de juger cumulativement des bonnes mœurs du ressortissant, de sa bonne entente avec ses conjoints, de sa docile obéissance à son patron...

  • Par la même occasion, l’immigré devra légitimé de tout :
    • bon salaire, (+ 500 euros)
    • bon logement
    • et même de sa paternité en cas de recours pour un regroupement familial !
  • Elle prévoit la substitution de l’obtention automatique d’une carte de séjour après 10 ans de résidence en France par une régularisation au cas par cas.
  • Elle durcit la législation déjà en cours et prévoit l’harmonisation des mesures répressives à l’échelle européenne : allongement de 12 à 32 jours de la durée de maintien en centre de rétention, objectifs d’expulsion revus à la hausse pour 2006...
  • Enfin, le gouvernement d’accueil et celui d’envoi devront décider ensemble de l’intégration d’une personne étrangère dans le pays accueillant.

Conjointement, la loi CESEDA durcit la législation déjà en cours et prévoit l’harmonisation des mesures répressives à l’échelle européenne : allongement de 12 à 32 jours de la durée de maintien en centre de rétention, objectifs d’expulsion revus à la hausse pour 2006... ainsi que la coopération européenne en termes de surveillance des frontières et d’expulsions (charters communs européens, Europe grillagée...).

Tu crèves d’être né dans un pays étranger, tu en baveras d’être né pauvre !

Désormais, ne seront tolérés que les individus dont « les capacités et talents favorisent le rayonnement économique français », autrement dit tous ceux qui seront assez rentables pour les portes monnaies des capitalistes et a fortiori ce ne sera ni les plus pauvres, ni les moins éduqués ! Et le fantasme de l’invasion étrangère selon Rocard (PS) de répondre : « On ne peut tout de même accueillir toute la misère du monde ! ».

Eh bien détruisons là !

À travers cette nouvelle réforme, il est urgentissime de dénoncer la « lepenisation » des esprits et la stigmatisation systématique des étrangers comme potentiellement dangereux, amorales et sans cesse victimes de l’amalgame immigration-chômage-délinquance.

Car cette loi boucle certes cinq ans de traques, de constructions de prisons, de banalisation des violences policières mais s’inscrit plus globalement dans vingt ans de restriction de l’entrée sur le territoire national. N’oublions pas les lois Pasqua, Debré et Chevènement ! N’oublions pas que le PCF aujourd’hui dans la rue est à l’initiative de l’amendement proposant une rétribution financière à tout les étrangers qui voudront bien, d’eux même quitter le territoire français... « Prolétaires de tout les pays, rentrez chez vous ! ».

Nous refusons :

  • Les thématiques sécuritaires et xénophobes sont devenus depuis longtemps des enjeux électoraux, nationalistes et fascisants.
  • Le maintien d’un système générateur de misère et de mécontentements
  • La bourgeoisie et son bras armé, l’État, bafouant nos libertés les plus sacrées en réprimant à tour de bras les aspirations d’êtres humains à vivre comme ils l’entendent dans le pays qu’ils souhaitent.

Il est urgent de dénoncer la démagogie fascisante en démasquant le patronat ! Parce que nous nous refusons d’être les témoins consentants du racisme républicain, à toutes les reculades nous opposerons, sur le terrain de toutes les luttes pour la liberté :

Ouverture des Frontières ! Partage des Richesses !
Manifestation tous les mercredis 18 h, Place de la République

Contacts : zerodeconduite chez no-log.org site : http://lille.cybertaria.org