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Le Nouveau clampin libéré

Épicerie

article paru dans L’Aminoir, n° 2 (mai-juin 1980), p. 33

jeudi 1er mai 1980


Le Clampin vient d’avoir un nouveau procès. Le Clampin, quel Clampin ? Un procès, quel procès ? Eh oui c’est pas simple.

En 74 parait à Lille, Le Clampin libéré, un journal de contre-info bien fait beaucoup lu. 29 numéros réalisées sur les presses de l’imprimerie Véré. En juin 77 Le Clampin cesse de paraitre pour revenir 3 mois plus tard, Le Clampin hebdo qui ne connaitra que 6 numéros.

Décembre 79, ça repart pour un tour. Mais ce n’est pas le fait de l’ancienne équipe des rédacteurs du Clampin. Parce que bien sur, il n’y a que les rédacteurs qui comptent ! Le fait que la nouvelle équipe comprenne des membres de l’imprimerie Véré, qui ont participé depuis le début à la fabrication du Clampin, ça, ca n’a pas beaucoup d’importance.

Janvier 80, un des anciens rédacteurs en chef du Clampin dépose le titre à l’Institut national de la Propriété Industrielle, et fait assigner en référer la nouvelle équipe. Bien sur, il obtient gain de cause. Le Nouveau clampin doit disparaitre après 3 numéros.

Nous sommes d’autant plus à l’aise que Le Clampin nouvelle formule nous décevait beaucoup. L’ancien rédacteur en chef trouveLe Nouveau clampin trop militant. Lui n’est pas militant, il est journaliste. Nous on n’aime pas beaucoup le militantisme, mais on aime encore moins les professionnels de l’information, « Sales journalos » c’était le titre d’un article du Clampin (n° 28, p. 9). Quant au fait que le titre « Le Clampin » soit maintenant propriété privée, cela ne fait jamais qu’un épicier de plus. À titre de comparaison, en 1858 ; Déjacque commença la publication du Libertaire. Celui-ci en est à sa 7e série. Déjacque aurait-il utilisé L’Institut National de la Propriété Industrielle si celui-ci avait existé à l’époque ?

Enfin, la justice est heureusement là pour protéger la propriété. C’est « une excellente arme dans les mains des tenants du pouvoir économique et politique » (n° 28, « Les jugeurs », p. 19). On comprend que Monsieur le Rédacteur en chef y ait fait appel ; à la grande satisfaction d’ailleurs du Président du tribunal qui a conclu, en aparté, le référé par : « Il est quand même amusant de voir que ceux qui nous traînaient dans la boue il y a 3 ans, font appel à nous maintenant. »(cité de mémoire). Nous savions déjà que certains contestataires de 68 avaient réussi de belles carrières de chefs du personnel. Il nous restait à apprendre que les marginaux de l’information de 74 étaient devenus petis prpriétaires.

Dans la rubrique « Presse : on les a lus » de la même page, cette brève :

Le Porc épic, 182 bd V. Hugo, Lille

Une partie de l’équipe du Clampin nouvelle formule se réinvestit sur un nouveau journal : Le Porc épic. Ils ne sont pas très contents de leur n° 0 qu’ils trouvent un peu trop écolo-militant (c’est vrai). Ils feront mieux pour le suivant.