Communiqué
Nous étions prés de deux cents à attendre cet après-midi le verdict du T.G.I. concernant notre camarade Noujoud. Enfin, nous avons pu entendre une bonne nouvelle, alors que depuis plusieurs semaines une tentative évidente de démoraliser notre comité est orchestrée par la préfecture et les services de polices. Le tribunal de grande instance décide de libérer notre camarade pour « manquement à la régularité de la garde à vue ». Noujoud, qui est membre de notre bureau, reste néanmoins toujours sous le coup d’une A.P.R.F. En s’attaquant à la direction de notre lutte c’est la peur que l’on veut diffuser pour pousser les sans-papiers à rentrer de nouveaux dans la clandestinité. Si les services de polices violent les règles les plus élémentaires de la loi c’est qu’ils se sentent couverts et qu’ils ont l’impression que tout leur est permis. La violation de la loi devient une spécialité des services de Sarkos : avant Noujoud, les juges ont également été amené à annuler les arrestations des Roms dans la région Parisienne.
Au-delà de notre comité, c’est une instrumentalisation politique des questions de l’immigration et de la jeunesse que met en œuvre Sarkosy. Pour masquer la politique de développement de la pauvreté que met en œuvre son gouvernement libéral, il déclare la guerre aux pauvres. Incapable de lutter contre la pauvreté, il lutte avec ses services de polices contre les pauvres de notre pays avec ou sans papiers. Tout le monde sait dans ce pays qu’il n’est pas possible d’expulser la masse des sans-papiers et que l’objectif est clairement d’installer un climat de terreur poussant chacun à se terrer et à continuer d’accepter la situation de travailleur sans droits ni garanties. C’est pourquoi la seule réponse possible est celle que nous avons choisie : lutter, toujours lutter, encore lutter.
Monsieur Sarkozy n’a rien réglé sur la question des sans-papiers malgré sa politique de communication admirablement construite. La fermeture de Sangatte jette à la rue des dizaines de sans-papiers qui traînent et dorment désormais dans la rue en plein hivers. La suppression de la C.M.U. pour les sans-papiers conduira à une dégradation rapide de la santé de nombreuses femmes, hommes et enfants. Les arrestations de sans-papiers pour saper le moral conduira non pas à la soumission comme il l’espérait mais à une radicalisation de nos luttes. Non monsieur Sarkosy rien n’est réglé car devant le scandale des sans-papiers une seule solution est possible, durable et nécessaire : la régularisation globale.
La lutte continue
Lille, le 21/12/02