L’histoire américaine, conflictuelle ou consensuelle, a longtemps ignoré l’autre côté de la scène. Il n’est pas mauvais qu’il soit mis à nu par un historien de ce côté-ci de l’Atlantique, dans un de ses aspects essentiels, l’anarchisme. Déjà connu pour plusieurs ouvrages sur ce thème, Histoire de l’anarchisme aux Etats-Unis (Grenoble, 1981) et Laboratoires de l’utopie. Les communautés libertaires aux Etats-Unis (Paris, 1983), Ronald Creagh publie le texte intégral de sa thèse soutenue en Sorbonne il y a quelques années, avec notes, annexes, bibliographie et index. Qu’est-ce que l’anarchisme ? L’auteur s’attache à le définir par rapport à des concepts voisins, tels que libertarisme, communisme, antiétatisme, toutes manifestations du rejet de l’autorité. Il limite son étude au XIXe siècle, la terminant avec l’épisode tragique de Haymarket Square en 1886, qui marque une rupture brutale dans le déroulement de l’anarchisme américain.