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Marche au pas à l’école, marche au pas à l’armée !

Tract de ZDC concernant le mouvement du 28/09 dans l’éducation

samedi 23 septembre 2006, par zero


Vlà la rentrée est là, tout le monde est content de retourner pointer tout les matins à l’école recevoir sa dose « éducative » quotidienne, en attendant d’aller pointer au taf’. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais sans son coup de matraque, l’éducation nationale version 2006-2007 ce sera suppressions de postes et précarisation des personnels non-enseignants, politiques sécuritaires à tout va et renforcement de l’école à deux vitesses avec la mise en place du socle commun voulu par Fillon et complétée par De Robien…

Au fait, pourquoi est-ce qu’on bloquait nos bahuts déjà l’année dernière ?

Raffarin, Fillon, De Robien : toujours plus loin dans la précarisation de l’école !

Outre la suppression des 7000 postes annoncée dans l’Education nationale et pour laquelle les directions syndicales de « gôche » appellent à manifester (le 28 et ce sera tout), c’est la baisse irrémédiable des moyens qu’on nous impose par étape sous prétexte de faire de l’école quelque chose de moins coûteux pour la soit disante « Dette publique », toujours agitée au bon moment quand il s’agit de nous faire accepter la casse sociale généralisée.

Conséquence directe de cette baisse de moyens : contrats et formations de merde pour les personnels d’encadrement (emplois « vie scolaire »*, contrats aidés, mi-temps imposés pour les assistant-e-s pédagogiques…) et remplacements en interne : des cours d’anglais enseignés par ton prof de maths (loi Fillon). Et c’est sans oublier les conséquences de la décentralisation made in Raffarin qui a transféré de nombreuses charges aux conseils généraux sans leur apporter pour autant des moyens supplémentaires. Résultat, pour cette année encore il faudra rajouter aux suppressions de postes le non renouvellement d’une partie des personnels TOS et autres précaires.

En clair, toujours la même logique libérale et toujours la même politique de classe : moins de moyens pour les écoles de pauvres et la garantie d’un avenir radieux pour les gosses de riches.

Et pour cela, le gouvernement annonce la couleur : mise en application du socle de connaissance minimum (loi Fillon), apprentissage à 14 ans (Loi sur l’égalité des chances) et surtout le fameux projet « ambition réussite » voulu par De Robien. Ce dernier retire les aides aux établissements classés en ZEP pour les reverser ailleurs mais de manière contractuelle…

Concrètement, à l’échelle des établissements, des évaluations régulières seront confiées à des inspecteurs généraux de l’éducation nationale. Ramenées à un « baromètre de réussite scolaire », elles donneront droit ou non au renouvellement des aides en fonction des objectifs annoncés dans le contrat passé avec l’inspecteur d’académie. Rajoutons à tout cela, des objectifs de réussite individualisés pour les élèves, l’inspection annuelle des prof-e-s, des bourses aux mérites : hiérarchie renforcée, contrôle accru du personnel, rentabilité, culture de résultats... voilà l’école entreprise !

Nous l’aurons compris le but de l’école n’est certainement pas de faire de nous tou-te-s des individus libres et épanoui-e-s tout comme le but de l’Etat n’a jamais été d’assurer le bien commun. Ce qui intéresse plus la bourgeoisie aux commandes c’est de nous faire marcher droit et pour ça, ils ne manquent pas de moyens et d’imagination.

Ecoles prisons, profs matons !

Il faut ainsi relever l’importante recrudescence des méthodes de contrôle et de surveillance recourant aux nouvelles technologies, si bien que l’école n’a jamais autant ressembler à une prison. Vidéosurveillance et dispositifs biométriques en tout genre tendent en effet à faire du contrôle permanent et du répressif à tout va la norme en matière d’éducation.

A Angers, dans une école primaire et un collège c’est l’empreinte digitale qui donne accès à la cantine, ailleurs comme à Marseille, les élèves introduisent leur main dans une machine qui en reconnaît le contour. Au lycée Jean Rostand de Mantes-la-Jolie, on relève 104 caméras de surveillance associées à un dispositif de gestion des absences par codes barres et stylos optiques. Ce genre de dispositifs n’est évidemment pas neutre et formate une génération entière à l’acceptation et à l’intériorisation des méthodes de contrôle social pré-existant en milieu carcéral. Basé sur un discours xénophobe et une diabolisation de l’extérieur, ils éduquent les enfants à la suspicion de l’Autre et renonce définitivement à la découverte des rapports humains… bienvenue dans le monde d’Orwell !

Gardons-nous de nous méprendre, en considérant que ces exemples trop lointains ne sont que des réalités incertaines. Dans le Nord, la faculté de Lille 3 a été doté l’année dernière d’un système de vidéosurveillance, cette année dans les lycées Montebello et Baggio, c’est à une « pointeuse » que les élèves auront à faire dans le traitement de leurs retards… Ces mêmes retards étant enregistrés sur un fichier national qui subordonne les futurs entrées dans les écoles nationales…Un pas de plus dans la progression des logiques policières à tout les niveaux de la société !

Quand la justice devient éducative…

Pour preuve, le champ d’action de plus en plus conséquent du ministre de l’Intérieur en matière d’éducation, omniprésent depuis le début sur la question des sans papier-ère-s scolarisé-es et qui présente aujourd’hui un projet de loi sur la prévention de la délinquance. Comme l’annonce sobrement Sarkozy dans son discours de présentation : « Il ne s’agit pas de rajouter de l’argent à des dispositifs nationaux » (sic). Prévention délinquance, c’est plutôt en matière d’éducation le retour d’une discipline d’ancien temps et de la politique du bâton.

Le projet prévoit principalement la mise en place d’un flic référant par établissement, avec des interventions de képis de plus en plus régulières dans les bahuts (on y avait déjà goutté pendant la traque des sans papier-ère-s de l’année dernière…). Il prévoit aussi un travail « collaboratif » entre profs, assistant-e-s sociales, flics et mairies pour remédier à l’absentéisme et des dispositifs de pression sur les allocations familiales qui se défendent d’en être. Sarkozy souhaite également plus de comparutions immédiates (c’est à dire la généralisation d’une justice expéditive, quasi martiale) et la responsabilisation des parents par des sanctions judiciaires.
Merci Qui ?

Avec tout ça, y’a de quoi flipper et surtout d’arrêter de se laisser marcher dessus par un Etat de plus en plus omnipotent et directif. Et c’est pas 2007 qui va résoudre le problème ! Pour Sego, le traitement de la « délinquance » c’est à l’armée de s’en occuper, histoire de remettre droit dans ses bottes tout ceux que l’école n’aurait pas réussi à faire marcher au pas…

Vamos !! Reconduisons la grève, ré-haussons les barricades et faisons mordre la poussière à la bourgeoisie ! Descendons dans la rue, avant que tout ne soit perdu !

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* Destiné aux personnes sans emplois ou bénéficiant de minima sociaux, cet énième contrat précaire c’est entre 20 et 26 heures payées au SMIC pour des durées de 6 mois à 2 ans. Ces postes ne garantissent ni une formation –et ce alors que le contrat « vie scolaire » prévoit entre autre l’aide aux élèves handicapés- ni une poursuite du contrat une fois celui-ci expiré.