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Affichage libre...

qui a dit liberté d’opinion ?

avril 2001


Lille ville propre, et qui le devient de plus en plus… Mais à quel prix ? Si, comme l’actualité récente le montre, la municipalité tend à durcir le ton vis à vis des sans domicile fixe, que l’on veut chasser du centre ville, la croisade de la propreté ne date pas d’hier. L’affichage sauvage est aussi une des cibles privilégiées de la municipalité. Une municipalité qui se vante volontiers d’avoir fait installer en ville des dizaines de panneaux d’affichage libre.

Or, il suffit de chercher ces panneaux pour se rendre compte de la volonté minimaliste de la mairie de favoriser une opinion plurielle : des panneaux pour beaucoup mal situés, quasi absents de certains quartiers (essayer d’en trouver dans l’« hypercentre ville », toujours cette obsession de propreté…) et en permanence recouverts par des sociétés privées qui collent les affiches pour des spectacles commerciaux (Zénith et autres). Bref, cet affichage libre est tout bonnement insuffisant et confisqué. Dès lors, que faire pour « afficher » ses idées, ses opinions, annoncer des manifestations ? Beaucoup de structures militantes ont dû opter pour un affichage parallèle (mais néanmoins très respectueux). À savoir sur les palissades, les devantures de maisons ou de commerces murés… Et ce sont précisément trois de ces structures militantes qui se sont vues signifier des passages devant le tribunal pour affichage interdit ces derniers mois : AC ! Lille (qui a également écopé d’une poursuite pour « diffusion de tract sur la voie publique »), Alternative libertaire et le Comité des sans-papiers. Affaires à suivre…

Difficile donc de se faire entendre, quand on a ni moyens financiers, ni journaux, ni réelles possibilités d’expression…

Jean-Christophe