4e de couv. :
Yves Pagès, auteur des Petites Natures mortes au travail, nous entraîne en 1910, au temps des apaches et des anarchos , au cœur d’un Paris populaire aujourd’hui éteint. Il y suit les traces d’un ouvrier cordonnier qui, bardé de cuir et hérissé de clous, tua un policier et en blessa grièvement quelques autres dans la rue Aubry-le-Boucher. Ce fait divers défraya la chronique et engendra une polémique virulente qui se conclut par une émotion populaire d’une rare intensité : des milliers de rebelles dansèrent la carmagnole sur le boulevard autour du cou tranché du meurtrier, victime à leurs yeux d’infâmes manigances policières. Car la haine viscérale qui animait l’homme aux brassards de fer était alors largement répandue, parmi le peuple, à l’égard d’une police dont la vile besogne consistait surtout à protéger les repus. L’acte vengeur de Liabeuf suscita donc, dans la foule ouvrière, la plus vive sympathie — aux cris de : « Vive Liabeuf et mort aux vaches ! »
Le mot d’André Salmon dans La Terreur Noire :
« Liabeuf…meutrier, non pas assassin vulgaire, mais une sorte de héros faubourien d’un temps suffisamment anarchique… Ah ! c’est des histoires d’avant la Première Guerre ; on ne les comprend plus toujours trop bien, maintenant. »