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Un peu d’histoire des luttes sur le logement

mercredi 7 mars 2007


La ligue des Antipropriétaires est créée en 1886. Animée par des anarchistes, elle dénonce l’exploitation des locataires par les proprios et multiplie les “déménagements à la cloche de bois”. Il s’agit de déménagements en douce et et de nuit des locataires qui ne paient pas leurs loyers. L’action des anti-proprios est popularisée par de nombreuses chansons populaires, notamment écrites par Jules Jouy, comme celle reproduite ci-dessous. Les concierges, alors chargéEs de percevoir les loyers et de surveiller touTEs les locataires pour le compte du proprio et de la police, y sont dénoncés comme complices zéléEs de l’ordre bourgeois. Les Antipropriétaires et leurs proches lancent également des réquisitions, dont une qui permettra la création d’une imprimerie anarchiste clandestine.

Le Syndicat des Locataires, puis l’Union Syndicale des Locataires Ouvriers et Employés font suite à la Ligue des Antipropriétaires jusque dans les années 30. Elles poursuivent les déménagements à la cloche de bois, tentent de lancer des grèves de loyer. Elles réclament l’assainissement des logements insalubres par les proprios, l’insaisissabilité du mobilier des ouvriers, le paiement des loyers à terme échu, la suppression des étrennes au concierge.

Plus près de nous, à la fin des années 60, un Atelier Populaire d’Urbanisme s’est créé dans le quartier de l’Alma-Gare à Roubaix face à un projet de rénovation au bulldozer. Les habitantEs, menacéEs de devoir quitter leur quartier, ont travaillé en commun avec des urbanistes militantEs, afin de développer et d’imposer des propositions alternatives à la destruction-reconstruction de leur quartier, et d’obtenir une amélioration de la qualité de vie dans leurs logements.

Les associations de compagnons-bâtisseurs étaient des groupes solidaires qui se chargeaient de réaliser des travaux chez les habitantEs. L’association existe toujours aujourd’hui dans plusieurs pays et, sous une forme institutionnalisée, réalise des travax surtout dans les pays “pauvres”.
A la fin des années 70 plusieurs grèves des loyers se sont organisées dans des foyers de travailleurs immigrés afin de lutter contre des conditions d’hébergement inacceptables : logements insalubres, loyers entiers payés pour des chambres partagées... Nombre de ces luttes ont été victorieuses. Fin janvier, les résidents du foyer du Retrait (foyer pour migrants - Paris 20ème) étaient en grève de loyers contre l’insalubrité de leurs logements.

Et ailleurs...

Dans de nombreux pays où l’Etat et l’initiative privée étaient incapables d’assurer la construction de logements pour les familles issues de l’exode rural, les populations concernées ont pris leur destinée en main ! Au Pérou à la fin des années 50, un groupe a conçu secrètement les plans de tout un quartier d’habitations et a lancé son application au jour J. En quelques heures avant l’intervention de la police, plus de 1.000 logements ont été construits selon ces plans ! Le quartier a été autogéré par ses habitantEs et les constructions sont toujours debout aujourd’hui !
En Argentine, suite à la crise financière de décembre 2001, de nombreuses communautés autogérées ont vu le jour, notamment autour du mouvement des Piqueteros. Ces groupes organisés ont construit des logements et l’ensemble de la vie sociale de la communauté s’est organisée de manière autogérée. On trouve des communautés similaires au Brésil.

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