Ce week-end se tient à Lille Grand Palais, la convention présidentielle du FN, c’est à dire le lancement de leur campagne électorale. Avec pour l’occasion la venue des pointures du parti : Gollnisch, Lang, Alliot et Le Pen père et fille… Possibilité de restauration sur place pour celles et ceux que ça intéressent… Avec notamment un « déjeuner patriotique » dont on n’ose imaginer la composition.
Au passage, rappelons que le FN défend depuis toujours un programme clairement anti-social, lui qui ose encore s’affirmer comme parti anti-libéral préconise la suppression progressive de toute forme d’impôts, la criminalisation du syndicalisme et du mouvement social, la libéralisation des retraites, celle de la durée du temps de travail… Et puis de manière non-exhaustive, car de toute façon ce n’est pas nouveau le Front National œuvre à l’instauration d’une société ultra-autoritaire, au retour des fonctions régaliennes de l’Etat (armée, police, justice), à une immigration zéro, à la « préférence nationale », au rétablissement de la peine de mort, à la défense des valeurs traditionalistes notamment sur le plan familial et culturel etc.… Toujours la même merde fasciste, qui n’a eu de cesse de se banaliser et de s’institutionnaliser depuis le renouveau du parti dans les années 80… Merci Mitterrand ! (qui en 1985 instaure la proportionnelle aux législatives dans le but de faire monter le FN et ainsi diviser la droite.)
Contre le fascisme : un défilé, un concert et puis on n’oublie pas d’aller voter ! (sic)
Ce samedi 24 février donc, une manifestation unitaire s’organise : un premier appel rallie des organisations tels que Ras l’Front, la Ligue des Droits de l’Homme, etc… et nombre de partis d’extrême gauche et de l’ex-gauche plurielle (les verts, le PC, et curieusement le Parti Socialiste !).
Un comble quand on sait que la mairie PS de Lille permet régulièrement aux partis d’extrême droite de se réunir et d’exprimer leurs idées nauséabondes. Un comble également au vue de l’expérience au pouvoir de la gauche qui n’a pas manqué de nous pondre elle aussi ses lois (entre-autres) racistes et sécuritaires (cf. « loi Chevenement ») .
C’est pourquoi nous préférons manifester, aussi, sur d’autres bases, car nous refusons le discours citoyenniste dispensé par les organisations réformistes, à savoir que ce serait par les urnes que passerait nécessairement la lutte contre le fascisme, ou par le fameux « vote utile » que la gauche ne manque pas de ressasser pour tenter de récupérer toujours plus de voix, alors qu’elle aussi « chasse » sur les terres du FN.
Pas de bulletin de vote antifasciste, juste un pavé !
Le vote utile n’existe pas ! Ce n’est certainement pas en votant pour celles et ceux-la même qui se sont servi-e-s du fascisme en le banalisant (notamment à des fins électoralistes) , qui l’ont alimentés en renforçant les inégalités sociales, en basant leurs politiques sur l’idéologie sécuritaire et libérale, que l’on luttera radicalement et efficacement contre le fascisme et les causes de son développement.
Par ailleurs ce n’est pas en faisant baisser le pourcentage de voix du FN, que le nombre de ses électeur-trice-s diminuera, le « vote utile » n’a pour effet que de continuer à se voiler la face sur l’inquiétante fascisation des esprits, qui ne se manifeste d’ailleurs pas seulement dans le vote FN.
C’est uniquement sur le terrain des luttes sociales, que l’on pourra lutter efficacement contre le fascisme, cette manifestation à pour principal but de signifier au FN qu’il n’est pas le bienvenu mais il est clair que l’antifascisme est un combat quotidien, qui ne se proclame pas comme ça une fois de temps en temps pour apparaître en bas du tract ou sur la photo… !
Notre lutte contre le fascisme est inséparable de notre lutte contre l’Etat et le capitalisme qui ont permis son développement.
Zero de conduite.