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CPE, CNE, Contrats aidés, loi sur « l’égalité des chances »...

Virons la précarité et les guignols qui la fabriquent

SANS PRÉAVIS ET SANS DÉLAI.

mercredi 29 mars 2006


Depuis près de deux mois ça remue de plus en plus contre la précarisation. Le gouvernement droit dans ses rangers a beau lâcher la meute sur les manifestantEs, la rue pourrait bien lui faire ravaler sa fermeté et sa morgue de classe. Bien sûr aujourd’hui l’ex gauche plurielle a fini par suivre le mouvement et même une partie de la droite susurre qu’il faudrait peut-être aménager le CPE.

PAS D’AMÉNAGEMENT !

Même si la presse bourgeoise ne s’en est pas encore rendue compte, les étudiantEs et lycéenNEs organisés en coordination exigent depuis longtemps l’abrogation pure et simple de la loi dite sur « l’égalité des chances » (travail de nuit dès 15 ans, apprentissage à 14 ans, CDD senior...). Ce que nous voulons c’est l’arrêt de la précarisation des conditions de vie que nous subissons touTEs. A la loi sur « l’égalité des chances » il faut ajouter le CNE adopté cet été et tous les contrats aidés inventés par la gauche comme par la droite depuis les TUC en 1984 (CES/CEC, contrats d’avenir-RMA, assistantEs d’éducation...). Et n’oublions pas l’intérim, les CDD, les temps partiels imposés, la flexibilité aggravée par les 35 heures, l’école qui fabrique les futurEs précaires et enseigne la soumission dans les quartiers populaires (« Ambition Réussite »...) et l’ambition pour celles et ceux qui ont le carnet de chèques. Et pendant ce temps-là on détruit peu à peu l’inspection du travail (moins de 3.000 inspecteur/trices pour 27 millions de travailleur/euses).

PRÉCARITÉ PARTOUT, JUSTICE NULLE PART !

La précarité ne s’arrête pas au contrat de travail. La situation du logement s’aggrave sans cesse, les services publics utiles sont détruits peu à peu, l’État se comporte comme un vulgaire patron en prenant les moyens de l’école ou des hôpitaux pour financer toujours plus de flicaille et de bidasses. Et pour ses potes du MEDEF il solde GDF après France Telecom... Et quand nos factures arrivent, on est bien contentEs de voir que la concurrence réduit les coûts... pour les actionnaires. Bref dès qu’on est dans la merde, État, proprios, patronat nous enfoncent la tête au plus profond de la fosse. Et si jamais on n’a pas de papiers, alors là, la précarité est encore démultipliée.

NI CPE NI CDI, IL FAUT EN FINIR AVEC L’EXPLOITATION SALARIALE

Le CDI c’est sans doute moins pire que les contrats de merde comme le CPE mais le salariat reste une forme d’exploitation. C’est notre force de travail, nos capacités créatrices... qui engraissent le patronat. Aujourd’hui, pour celles et ceux qui refuseraient l’esclavage salarial, c’est marche au pas dans les maisons de l’emploi (si tu refuses un boulot de merde payé des miettes, fini le RMI et les ASSEDIC). Au jeu de la lutte des classes, le patronat essaiera toujours de tirer son avantage. Pour quelques profits de plus, il resservira bien une louche de précarité. Le CPE n’est hélas qu’un épisode de cette guerre que nous livre le patronat. Pour lui nous ne sommes qu’une variable d’ajustement. Lutter contre l’exploitation salariale, c’est lutter contre les ersatz de CPE ou CNE qui pourraient jaillir demain (et pourquoi pas bientôt un nouvel STO ?). Le patronat ne sert à rien d’autre qu’à exploiter, il serait tellement plus simple de s’en débarrasser !

NE NOUS LAISS9NS PAS MANIPULER

Une fois de plus l’attitude de Villepin nous démontre le décalage entre un gouvernement ultra-libéral et sécuritaire chapeauté par un président élu à la Biélorusse et ceux et celles qui n’ont que leur force de travail. Sarkozy, matraque à la main, joue les trublions de la majorité en faisant mine de vouloir dialoguer... Et pendant ce temps-là les pontes du PS aiguisent leurs couteaux pour apparaître en sauveurs-venus-du-peuple. Tout bénef : si la droite ne retire pas le CPE, la « gauche » peut promettre de le faire en 2007... Et elle laissera en place tous les autres éléments de la loi sur l’égalité des chances, la précarité ne reculera pas, et on peut même parier qu’elle nous inventera de nouveaux contrats de merde comme elle l’a fait dans le passé. Le cirque électoral est en branle. N’attendons pas 2007 pour éjecter ces sinistres clowns !

FACE À LA RÉPRESSION, AMPLIFIONS LA LUTTE PARTOUT

Face à la mobilisation, le gouvernement est prêt à tout. Nous ne pouvons oublier Cyril, militant de SUD PTT, toujours dans le coma pas plus que la violence policière en fin de manif. Aujourd’hui, Villepin et ses sbires jouent sur la peur du « casseur » pour réduire et discréditer le mouvement et certaines directions syndicales et politiques commencent à lui emboîter le pas de peur de perdre tout contrôle. Pourtant comment ignorer le rôle de la BAC et autres flics en civil dans certaines dérives violentes des manifs parisiennes ? Comment ignorer la provocation des gardes mobiles et autres CRS ? Comment accepter le « cordon sanitaire » dressé par les manifestantEs face aux jeunes des périphéries populaires qui ont de plus en plus l’impression d’être les dindons de la farce depuis les révoltes d’octobre-novembre ? Ne laissons pas le pouvoir instrumentaliser la haine des banniEs. Sans accepter la violence à l’égard des manifestantEs, nous sommes touTEs dans la même galère face au patronat et à l’État, organisons collectivement la riposte.

LA précarité n’est pas une fatalité, PRENONS NOS AFFAIRES EN MAIN...

La mobilisation ne cesse d’augmenter. Les directions des grandes centrales syndicales temporisent en reculant les échéances, alors que beaucoup de militantEs et salariéEs de la base, dans le public comme dans le privé sont conscientEs de la nécessité d’aller plus loin. Elles freinent des quatre fers devant la pourtant évidente convergence des luttes comme on l’a vu le 23 mars avec GDF. Alors n’attendons plus, c’est à nous de déclencher tout de suite la grève générale reconductible dans tous les secteurs !
Ne reprenons pas le boulot ni demain, ni après demain !

GRÈVE GÉNÉRALE

RÉVOLUTION
SOCIALE ET LIBERTAIRE