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Contrat Première Embauche : « ferme ta gueule et rampe ! »

mercredi 8 février 2006


Tract du Groupe d’Anarchistes de Lille et Environs contre le CPE
Prochaine manif à Lille, jeudi 9 février à 15 h, Porte de Paris à l’appel de l’AG chômeurs/ses, étudiantEs, lycéenNEs, SalariéEs

La nouvelle attaque contre les droits du travail lancée le 16 janvier dernier par Dominique de Villepin, s’appelle contrat première embauche. Présenté comme remède miracle contre le chômage des jeunes (618.000 sans emplois dont 100.000 sous le seuil de pauvreté, soit 25 % de chômage chez les moins de 26 ans), il n’est en fait que la continuation d’une logique en place depuis trop longtemps : l’État huile les rouages du Capital dont nous sommes les fusibles.

En janvier, soldes à l’esclave !

Pour les moins de 26 ans, le CPE c’est le principe entériné du salarié jetable, et ce pendant une période d’essai de deux ans qui précède, potentiellement, tout CDI pour les entreprises de plus de 25 salariés. Plus prosaïquement, c’est pour les patronNEs qui le souhaitent -et autant dire qu’ils/elles vont pas se gêner- la possibilité de licenciement sans préavis et sans justification.

En conséquence de quoi, unE jeune peut tout à fait aller récurer les chiottes sans broncher, difficile de défendre ses droits, le paiement d’heures supplémentaires, ou le montant même de son salaire, lorsque la porte de sortie vous pend constamment au nez. C’est l’avènement de l’acceptation du n’importe quoi, le renforcement de cet horrible chantage au pain quotidien que la bourgeoisie étatique est sur le point d’instituer. Tu crèveras d’abstinence pendant que ton/ta patronNE s’arrondira la panse !

Le CPE c’est aussi la hausse des exonérations financières pour les entreprises, histoire que le patronat n’ait aucune rancœur à louer de l’esclave. Servez-vous bourgeoisES, c’est l’État qui régale ! L’absence de situation stable pendant deux fois 365 jours, c’est le risque permanent de se retrouver, du jour au lendemain, à devoir pointer à l’ANPE avec, pour seule compensation, 460 euros d’indemnité dans les poches. À la peur continuelle d’être remplacéE par un autre dindon, s’ajoute la menace d’un remplacement, petit à petit, des CDI syndiqués par des CPE malléables, et le risque avéré d’un remplacement des plus âgéEs d’entre nous par des jeunes renduEs institutionnellement plus dociles... Encore une fois, c’est l’enterrement de la conscience de classe et la mise en concurrence des travailleurs-ses, ici intergénérationnelle, qui sont proposés.

La Gangrène, c’est le salariat ! Riposte de classe !

Loin de nous méprendre sur des prétendus objectifs de baisse du chômage — qui a fini depuis un moment de coïncider avec baisse de la misère — le contrat première embauche n’est en fait qu’une pierre de plus sur l’édifice capitaliste. Pour les puristes, cette nouvelle mesure suit de près l’annonce de la suppression de 6.000 postes ouverts aux concours de l’enseignement et le retour, sur le devant de la scène, de la réforme Bolkenstein.

Notre travail ne nous appartient pas ; notre travail, c’est de la plus-value, de la richesse à prendre pour les patrons de tous types. Alors ils la prennent, ils la volent, et ils le feront aussi longtemps que le salariat existera. Ainsi va la lutte de classes, qui ne cessera que lorsque nous y mettrons fin.

Après le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) d’août 2005, la classe bourgeoise sort avec le CPE un remix destiné au ceux et celles qui n’ont pas encore eu la chance de perdre leur vie à la gagner. Le but reste le même : éradiquer tout ce qui reste de droits acquis par les travailleurSEs pour les transformer en chair à patronNEs, corvéables à merci. La gauche étatique a beau essayer de se montrer en manif et se la jouer prolo-révoltée, on entend encore les casseroles qu’elle se traîne. Que ce soit avec le développement de l’intérim sous Mitterrand ou plus récemment avec l’institution des sacro-saintes 35 heures (synonyme de flexibilité pour l’employeur), ces politicardEs n’ont pas hésité à brader nos conquêtes sociales pour le bénéfice des patronNES. De Droite comme de Gauche, ils et elles ne sont que les laquais des Capitalistes. Face à la menace de la rue, le gouvernement a d’ores et déjà décrété l’urgence sur ce projet de loi dit « de l’égalité des chances » (sic), en avançant son premier examen à l’Assemblée nationale, le 31 janvier dernier.

Quelle que soit sa forme, le salariat fait de nous tous, exploitéEs, des précaires. Cette réforme n’est que le bubon trop voyant d’une attaque capitaliste générale !

Face à cela, il n’est pas d’aménagement qui tienne, pas de « politique sociale d’entreprise », de « partenariats » qui servent les intérêts des prolétaires. Et pourtant, les grandes centrales syndicales se limitent depuis longtemps à une politique de cogestion et de gentilles organisatrices de promenades en centre-ville en signe de (complaisante ?) protestation...

Nous avons des armes de classe, l’action directe, la grève et notre solidarité pour attaquer le Capital et abattre l’État !

GDALE - Groupe d’Anarchistes de Lille et Environs

c/o CCL, 4 rue de colmar, 59000 LILLE
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