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Emeutes dans les quartiers de relégation :

Les Vrais pyromanes sont l’État et le patronat

mercredi 16 novembre 2005


Depuis plus de deux semaines les quartiers de relégation (banlieues dites ouvrières et quartiers pauvres des grandes villes) s’embrasent. Le point de départ de cette révolte a été la mort de deux adolescents électrocutés dans un local EDF où ils s’étaient réfugiés en compagnie d’un troisième pour fuir un contrôle policier. Ce drame montre bien la peur que fait régner la police, d’autant que l’un d’eux, bien que scolarisé, était sans papier. Loin d’être le fait de quelques « racailles » ou d’islamistes djihadistes, cette révolte qui a gagné toute la France, trouve son origine dans la misère économique et sociale qui règne dans ces quartiers pauvres. Elle est aggravée par les multiples ségrégations, raciales ou non, que font régner l’État, le patronat, les médias et une classe politique démagogue. Cette colère montre bien que toutes les politiques menées par la droite comme par la gauche en direction des banlieues (politique de la ville, rénovations urbaines, plan de cohésion sociale...) n’ont été qu’une vaste arnaque qui n’avait qu’un seul but : tenter de cacher la misère et préserver les intérêts de la bourgeoisie.

Colère de classe face à la répression policière

La seule réponse de l’État face à cette colère légitime a été de multiplier encore et toujours la répression. Déploiement policier, rappel des réservistes de la gendarmerie, instauration de l’état d’urgence, mise en place de couvre-feux, comparutions immédiates massives avec des peines plus que lourdes etc. Tout cela rappelle la politique de l’État lors des guerres d’indépendance de ses colonies. Ces mesures visent à impressionner et terroriser mais aussi aussi à faire passer un conflit de classe (causes sociales) pour une guerre communautaire. Sarkozy appelle d’ailleurs les islamistes de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) à calmer les esprits et désigne les étrangerEs comme responsables de l’agitation. Tout cela et le soudain silence des médias n’empêche pas la colère de perdurer. La bourgeoisie le sait bien puisqu’elle fait tout pour la limiter aux périphéries des villes en protégeant coûte que coûte le centre-ville. Ainsi, dans l’agglomération de Lille où il n’existe pas officiellement, le couvre-feu est bien réel. Les transports en commun qui relient Roubaix, Hem, Tourcoing au centre-ville sont interrompus dès 19 h et une grande partie de la population déserte les rues par peur de la présence policière ou par des émeutierEs présentés comme des voyous dans les médias.

Politique raciste, politique rétrograde

Profitant des « évènements », le gouvernement, Sarkozy en tête, cherche à remettre en place une double peine qu’il prétendait avoir abolie. En effet, les immigréEs, avec ou sans papiers, arrêtés pour avoir participé aux émeutes risquent d’être expulsés sans aucun jugement. En écho, Le Pen, De Villiers et Garaud (UMP anti-avortement) appellent même à retirer leur nationalité aux FrançaisES issus de l’immigration qui auraient pris part à la révolte. Comme quoi la république peut toujours aller plus loin dans la démagogie raciste.

Si les sans papierEs sont les premierEs, hélas, à faire les frais de la répression, l’État n’oublie pas la jeunesse : après avoir allongé la durée du temps de travail pour touTEs, il rétablit le travail des enfants dès 14 ans par l’apprentissage (évidemment, ça, c’est pas pour les riches). De quoi fournir une main-d’oeuvre corvéable à merci pour le patronat ! Comme toujours, l’État répond précarité à celles et ceux qui luttent pour plus d’égalité.

De la colère à la révolte, De la Révolte à la révolution

La misère qui règne dans les quartiers de relégation est l’exacerbation des difficultés du quotidien de chacunE. En remettant en cause tous les acquis des luttes ouvrières : retraites, droits du travail, sécurité sociale, services publics, etc. l’État et le patronat généralisent la misère. Face à eux, c’est une riposte collective et radicale qui doit être mise en œuvre que l’on soit issu ou non des espaces paupérisés. Les conflits sociaux se multiplient (SNCM, RTM, EDF, ...), oeuvrons à la convergence des luttes, sans aucun chef. Nos ennemiEs sont les mêmes, ils utilisent toute les formes d’oppression (sexisme, religion, racisme, ...). Ne nous laissons pas diviser, une lutte uniquement contre les flics, ou seulement contre les patrons, etc. ne pourra nous libérer de l’oppression. Notre riposte doit être globale.

D’ailleurs, la répression qui s’abat sur les banlieues en ce moment finira par toucher tout le monde. Le gouvernement nous promet la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence : couvre-feu au moindre incident, perquisitions décidées par la police et non par la justice, expulsions d’étrangerEs sans jugement sont destinés à devenir notre quotidien, tout comme la prolongation du plan vigipirate nous a habitués à voir des militaires armés dans les gares. Déjà l’État envoie le GIGN contre les grévistes de la SNCM ou de la Poste à Bègles, il remet en cause le droit de grèves des salariéEs de la RTM à Marseille, il fait condamner des militantEs...

Contre l’État, le Capitalisme, le Nationalisme, le Sexisme, le Racisme, le Flicage, la Religion

Désobéissance, Insoumission, Grève générale

Pour une révolution sociale et libertaire

Revendications immédiates :
 Arrêt des comparutions immédiates
 arrêt de toutes les poursuites
 Libération de touTEs les interpelléEs
 Arrêt de la double peine
 Fin du quadrillage des quartiers par la police
 Fin des couvre-feux
 Liberté de circulation dans les agglomérations
 Abandon de l’apprentissage dès 14 ans

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