L’Europe se construit comme une forteresse ; rejetant à ses portes (frontières de la Méditerranée, frontières de l’Europe de l’Est...) les migrant-e-s ; pour imposer, ici comme dans les pays d’origine un Apartheid social. Parce que n’ayant pas/plus d’existence légale, exclu-e-s des droits, constituant une main d’oeuvre bon marché, des client-e-s pour les marchands de sommeil et autres passeur-euse-s..., des sans papier-e-s vivent à nos côtés. Pour les isoler et maintenir la pression, la police grouille dans nos quartiers et déchaîne sa violence par des contrôles quasi permanents.
A Lille, dans les quartiers Wazemmes, Moulins comme ailleurs.... Les policier-e-s, quelques fois en civil, multiplient les contrôles, aux stations de bus, de métro, aux carrefours "Porte des Postes", "Porte de Douai", "Porte de Valenciennes"...Sans omettre l’aide, bien sûr, d’agent-e-s de sécurité de Transpole et autres vigiles du même acabit. Le 29/09/05 : Un jeune lycéen scolarisé au lycée à Saint André, de nationalité congolaise, habitant à Lille, est arrêté à Tourcoing et enfermé au centre de rétention de Vincennes. Septembre 2005, des sans papier-e-s témoignent avoir fait l’objet ou avoir vu aux alentours de la Croix Rouge et de l’ABEJ, transformées en souricière, « des policiers camouflés en Sans Domicile Fixe rejoints par d’autres policiers en civil qui ont contrôlé et arrêté des sans papiers". Sur le marché de Wazemmes, aussi, des policiers, déguisés en acheteurs potentiels ont piégé, arrêté des vendeurs et pris leurs Attestations Provisoires de Séjour.
A Calais, depuis la fermeture de Sangatte il y a 3 ans, la situation n’est pas très différente de ce qui se passe à Gilbraltar, Melilla, Ceuta en Espagne... Les sans papier-e-s sont chassé-e-s des différents lieux de regroupement visibles comme « la kabina », quai de la gendarmerie où sont distribués les repas. C’est là que se déroule le grand carnaval des forces de l’ordre réunies et toujours déguisées contrôlant, traquant, brutalisant, enfermant, expulsant les personnes étrangères.
A Paris, Jeudi 06 octobre 2005 à Château d’Eau (10e), une dizaine de véhicules de police, les Renseignements généraux et l’Urssaf se postent à la sortie du métro et dans les magasins avoisinants et multiplient les contrôles d’identité. La tension monte dans le quartier, « Non aux expulsions », se mettent à crier les manifestants. La circulation est impossible au carrefour, durant une demi-heure.« Finalement, on a fait reculer la police », se réjouissent des manifestant-e-s. Auparavant des rafles avaient déjà eu lieu dans ce Xème arrondissement mais aussi dans les XIX ème et XVIIIème. Le dimanche 18 Septembre, Guy EFFEYE, élève d’origine Camerounaise du lycée J.Feyder de St-Denis, est arrêté et emmené au centre de rétention du Mesnil-Amelot et conduit à Roissy pour être expulsé par avion vers son pays d’origine. Des lycéen-ne-s, des personnels de l’ éducation ont manifesté pour s’opposer à cette expulsion. Un tract a été diffusé aux passagers de l’avion, les appelant à la solidarité. Finalement, l’avion a décollé sans Guy.
A Lyon : le 29 septembre les habitant-e-s du 1er arrondissement sont venu-e-s soutenir deux familles de demandeur-euse-s d’asile originaires de Roumanie qui occupent actuellement deux logements à Lyon. Ils-elles sont menacé-e-s d’expulsion à compter du 25 octobre 2005. Ils-elles ont recueilli plus de 120 signatures de la pétition demandant qu’il n’y ait aucune expulsion sans relogement...
Il est donc possible d’agir concrètement face à ces contrôles, rafles, expulsions en série !
N’ACCEPTONS PAS LES ZONES DE NON-DROIT ET LE BAFOUAGE DES DROITS
A CHACUNE DE LEURS ARRESTATIONS, REAGISSONS ACTIVEMENT !
LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU-TE-S ! !
Collectif passons-nous des frontieres