Comme en 1994 et en 1997, lors des précédentes Marches Européennes Contre le Chômage, des milliers de personnes venues des quatre coins du continent vont se retrouver pour manifester. Un appel international à participer à une grande manifestation de rue la 29 mai 1999 à Cologne, en Allemagne, est lancé, des Marches Internationales s’organisent pour converger vers cette même ville où des contre-sommets se tiendront pendant un mois.
La mondialisation de l’économie est le prétexte d’une atteinte sans précédent aux droits les plus élémentaires, tandis que les inégalités sociales déjà existantes ne cessent de s’aggraver. Nous ne laisserons pas les élus et les gouvernants organiser, dans la sérénité, un système de plus en plus rigide visant à contrôler, à culpabiliser et à exclure un nombre croissant de la population mondiale tandis que la richesse existe et s’accumule entre quelques mains.
Nous qui subissons le chômage, la précarité, des conditions de travail de plus en plus avilissantes, nous qui avons du quitter notre pays pour des raisons économiques ou politiques, nous n’avons pas oublié les promesses non tenues aux sans-papiers, aux ouvriers de Renault Vilvoerde, nous n’avons pas oublié la délocalisation des entreprises telle Levi’s, réalisant pourtant des profits importants. C’est pourquoi nous avons décidé de nous unir pour faire entendre notre colère et exiger la fin d’une logique capitaliste inhumaine.
À Lille, comme ailleurs, nous n’attendrons pas les élections européennes. Nous voulons, dès maintenant, briser la logique des promesses non tenues et porter sur la place publique nos revendications pour imposer la justice sociale.
Il faut, dès aujourd’hui, organiser un mouvement social international de résistance et de revendications. Face à la mondialisation de l’égoïsme et du capital, coordonnons nos luttes à l’échelle mondiale.
C’est dans ce cadre de mobilisation des Marches Internationales Contre le Chômage qu’à Lille, capitale économique d’une région française qui détient les plus tristes recors en matière de pauvreté, nous occuperons la rue au mois de mai pour exiger :
– le partage des richesses ;
– un développement industriel maitrisé, respectant l’environnement ;
– le droit à un emploi décent, socialement utile, et le droit à un revenu décent pour tous, sans aucune discrimination ;
– le relèvement significatif des minima sociaux et du SMIC ;
– une directive cadre sur la réduction du temps de travail immédiate, sans flexibilité, sans perte de salaire et créant de vrais emplois ;
– le droit à un logement décent pour tous ;
– l’arrêt des expulsion sans relogement ;
– la dénonciation des contrôles sociaux comme atteinte à la vie privée ;
– la défense et le développement du service public ;
– l’annulation totale de la dette des pays du Tiers-Monde et l’annulation des plans d’ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque Mondiale ;
– une libre circulation et installation des personnes ;
– des papiers pour tous les sans-papiers ;
– l’égalité des droits civiques et politiques pour les immigrés.
Premiers signataires :
AC ! Lille, AGEL-UNEF, Collectif contre l’AMI, Comité Anti-Expulsion, Comité Sans-papiers 59, CNT Lille, DAL Lille, Les Dé/générées, Les Effeuilleuses, Fédération anarchiste Lille (GROMéLiFA), LDH Lille, Mouvement des chômeurs d’Arras et d’Ailleurs, MDMF Lille, No Pasaran, SUD-Éducation, SUD-PTT...