Accueil > Centre Culturel Libertaire (CCL) > Charte du collectif antipatriarcat

Charte du collectif antipatriarcat


Le collectif anti-patriarcat

Depuis octobre 2003, des individu-e-s se réunissent régulièrement à Lille pour dénoncer et combattre toute forme de patriarcat. Le patriarcat est un système où le pouvoir politique, économique et social est organisé par et pour les hommes. Il se caractérise par la mise sous tutelle, la dépendance, la discrimination et l’oppression des femmes et, dans une moindre mesure, des hommes qui ne participent pas ou mal à cette oppression. Comme tout système de domination, il se maintient par la violence, parfois visible, souvent diffuse, et est perpétué par des hommes et des femmes qui n’en sont pas toujours conscient-e-s. Outre la domination spécifiquement masculine, le patriarcat se caractérise également par la domination hétérosexuelle qui consiste à établir une hiérarchie entre les orientations sexuelles.

Le patriarcat a pour conséquences :

 Des violences psychologiques, verbales, physiques, sexuelles

 Des discriminations au travail, à l’embauche, dans les lieux publics, mais également dans la sphère dite « privée » (couple, famille, ami-e-s)

 Une éducation différenciée en fonction du sexe biologique

 La marchandisation des corps (prostitution, publicités sexistes, industrie pornographique...)

 Des représentations dévalorisantes dans les arts, le langage, les médias...

Si nous luttons contre cette forme de domination spécifique qu’est le patriarcat, on ne peut ignorer les autres formes de domination qui nous oppriment quotidiennement. C’est pourquoi, notre lutte s’inscrit logiquement dans d’autres combats (anti-racisme, anti-fascisme, anti-capitalisme, liberté de circulation et d’installation, écologie, etc.). Par ailleurs, le patriarcat se nourrit d’autres formes d’oppression.

En effet, le patriarcat est, entre autres, véhiculé par :

 Le capitalisme, modèle économique fondé sur la domination en général et la domination masculine et hétérosexiste notamment. Basés sur la loi du plus fort, patriarcat et capitalisme se renforcent l’un l’autre.

 Les institutions et les dogmes religieux qui érigent la cellule familiale comme seul mode de vie possible et y prônent un fonctionnement hiérarchique et autoritaire ; condamnent toute forme de sexualité non-reproductrice ; cantonnent la femme au rôle de mère-reproductrice et la représentent comme dangereuse et corruptrice

 L’État, comme toute forme d’organisation hiérarchique, élitiste, bureaucratique et autoritaire appliquant des pratiques politiques virilistes et des lois discriminatoires.

L’ambition de notre regroupement est de participer à la construction d’une société sans genre. Cette déconstruction du rôle social qui nous est imposé en fonction de notre sexe passe à la fois par un travail de remise en cause individuel et par l’action collective. Pour autant, si nous privilégions le mode d’action directe, nous nous battrons pour préserver les droits acquis et pour en obtenir d’autres.

Le collectif se veut avant tout un espace de parole lors de réunions régulières qui sont l’occasion d’un travail de réflexion collective sur les comportements, le vécu personnel, les expériences de chacun-e, etc. Le collectif est également un lieu de diffusion d’informations générales (livres, brochures, tracts, ...) et relatives aux structures militantes et sociales agissant sur les thématiques liées à l’antipatriarcat. Enfin, notre objectif est d’un côté de donner une visibilité à la lutte anti-patriarcale, souvent reléguée au second plan, et de l’autre de mener des actions collectives d’entraide et de protestation (permanences, tables d’information, projections, débats publics, manifestations, etc.)

Fonctionnement du collectif :

Le collectif anti-patriarcat est ouvert à toutes et tous. Nous tentons de fonctionner de manière égalitaire et non hiérarchisée suivant les principes de démocratie directe, en respectent le mode de décisions collective (si possible au consensus) et en se répartissant les tâches sans spécialisation. De ce fait, nous n’avons pas de porte parole attitré-e, ni de chef-taine ni de président-e...