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Dans le n° 1 de L’Aminoir (mars 1980)

Édito du n° 1 de L’Aminoir

samedi 21 mai 2016


Texte repris de Action directe, bulletin édité par l’union locale de Lille de la Confédération nationale du travail (CNT-AIT) n° 2 (mars 1980 : « Un nouveau journal de contre-information vient de paraître, selon l’expression consacrée “Aidez le à le faire vivre”. Nous en reproduisons ci-contre l’éditorial »

Édito

Passer au laminoir : soumettre à de rudes épreuves
Larousse

Pourquoi ce journal ?
—  Luttes dispersées, parcellisées, spécialisées, ponctuelles ;
—  Découragement des individus, repli sur soi, isolation, absence de communication.

Le journal se veut un lien entre ces luttes régionales, un lieu où nos aspirations, nos pratiques, nos analyses libertaires se confrontent, se recoupent et s’accouplent pour engendrer ou éclaircir un « ici et maintenant » anarchiste.

Nous avons l’ambition d’être cela !

Notre projet n’est pas de créer le journal d’une organisation, mais de se donner les moyens d’une information différente, de passer au laminoir l’idéologie dominante et les idées reçues. Si nous refusons l’étiquette organisationnelle, ce n’est ni par dogmatisme froid, ni par peur panique du spectre du « parti », c’est simplement une constatation de ce que nous sommes et de ce que sera le journal : expression libre et sauvage d’un collectif, groupe d’individus voué à s’étendre ou à se restreindre, caisse de résonance des luttes et événements locaux.

Pour cela, le canard comprendra 3 axes :

  • Les informations générales : articles sur l’écologie, l’antimilitarisme, l’autogestion, répression, luttes…
  • Les informations régionales : « analyse » des principaux événements qui ont lieu dans la région, articles et annonces sur les activités des groupes et individus.
  • Un dossier sur un sujet précis.

Les formes d’expression du journal et des individus sont multiples et nous comptons bien toutes les utiliser : prose, dessins, poésies, BD…

D’autre part, notre volonté est de réaliser pour chaque numéro un travail de recherche, d’écriture et de mise en page qui soit le plus collectif possible (ce qui ne fut pas vraiment le cas pour ce 1er numéro). Nous sommes conscients que cette dernière ambition est peut-être « utopique » : depuis 10 ans, on sait bien que tous les journaux de contre-info n’ont pas de lecteurs passifs et ont une équipe où véritablement le travail est collectif. Mais qu’importe échecs et sarcasmes ! Notre vision de le bimestriel ne peut être séparé de notre pratique, de notre quotidien. Le journal ne saurait donc être une institution établie en 2, 5, 10 personnes, toujours les mêmes, balançant régulièrement leurs analyses.