Pourquoi cette grève de la faim ?
Ce mode de lutte a été décidé collectivement par les sans-papier-e-s
eux/elles-mêmes afin d’obtenir un titre de séjour et n’être plus à la merci
du premier de contrôle de police venu. Ils et elles sont des débouté-e-s du
droit d’asile. En France depuis un certain temps déjà, ils et elles servent
de chair à patron en vivant sous la menace constante d’une expulsion vers un
pays dont ils ont fui la misère, la dictature. conséquence des politiques
des Etats occidentaux.
Cette grève de la faim massive intervient après une année de lutte active :
manifestations plus qu’hebdomadaires, plusieurs occupations. A chaque fois
la préfecture a répondu par une répression violente comme lors de l’
évacuation du CUEP en mars qui a fait 8 blessés. Elle a aussi usé de l’
intimidation la plus grossière en menaçant récemment d’organiser des
descentes de police, en engageant des poursuites judiciaires bidons contre
un représentant du CSP 59. Elle a encore refusé de recevoir la commission
juridique liée au CSP 59. Depuis juillet 2003, outre les grévistes de la
faim, seule une vingtaine de sans-papier-e-s ont été régularisé-e-s malgré
les 3000 dossiers déposés.
Pourtant, selon la préfecture, « Le CSP-59 s’organise pour nous mettre le
couteau sous la gorge : drôle de façon de négocier ». De qui se moque-t-on ?
Pour la régularisation de tous et toutes
Par cette grève de la faim, les sans papier-e-s ne combattent pas seulement
pour leur cas personnel. Ils et elles entendent aussi lutter pour la
régularisation de tou-te-s les sans papier-e-s et protester contre la
politique bornée et raciste de l’Etat français. Tous les gouvernements, de
droite comme de gauche, n’ont eu de cesse de mettre en place des lois qui
précarisent les immigré-e-s et qui empêchent leur régularisation. Les
expulsions se multiplient, les centres de rétention (prisons pour sans
papier-e-s) fleurissent alors que les patrons négriers sont à peine
inquiétés. C’est donc logiquement que les sans papier-e-s et leurs soutiens
combattent le racisme d’Etat et l’oppression capitaliste.
Luttons contre toutes les frontières !
Les frontières ont été forgées dans l’intérêt d’une minorité au gré des
guerres et des colonisations. Elles sont aujourd’hui remises en cause pour
les marchandises alors qu’elles restent un outil d’oppression pour les
populations. Quand Etat et patronat ont besoin d’une main d’ouvre corvéable
à merci, ils acceptent la présence d’immigré-e-s clandestin-e-s ou non,
quitte à jouer en même temps du bâton nationaliste et raciste. Cette main d’
ouvre ultra précarisée est mise en concurrence avec les autres salarié-e-s
afin de réduire à néant les droits acquis.
Notre lutte contre toutes les oppressions, notamment celles de l’Etat et du
capitalisme, nous pousse donc naturellement à soutenir les sans papier-e-s
et à lutter contre toutes les frontières.
Soyons nombreux/ses aux côtés des grévistes de la faim installés à la bourse
du travail, rue Geoffroy Saint-Hilaire
Régularisation de tou-te-s les sans papier-e-s !
Liberté de circulation et d’installation !