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A propos de l’attaque du CCL

lundi 21 février 2011


Le Centre Culturel Libertaire, espace autogéré accueillant depuis plus de 20 ans d’innombrables
activités politiques, culturelles et une
bibliothèque, a été attaqué et investi par la police
dans la nuit du 14 au 15 janvier 2011, alors
que s’y tenait une soirée de soutien au journal de
critique sociale La Brique.

Prétextant du refus de laisser entrer un
ou des policiers soi-disant aux trousses d’une ou
plusieurs personnes ayant tagué dans une rue adjacente,
des dizaines de policiers ont été envoyés
et ont finalement arrêté les 53 personnes présentes
dans les locaux. Après avoir rempli le
Centre Culturel Libertaire de gaz lacrymogène
et laissé les personnes qui s’y trouvaient étouffer
pendant plus d’une heure.

Pour des raisons inconnues de nous, les
policiers ont ensuite investi le lieu et arrêté violemment
les personnes qui s’y trouvaient. Elles
ont été mises en garde-à-vue pendant plus de
12h dans des conditions ignobles, subissant selon
les premiers témoignages, des violences en
paroles et en actes racistes, homophobes,
sexistes, de la part de la police.

Dans ces témoignages précis on apprend
par exemple qu’une personne est restée évanouie
pendant plus de dix minutes, au sol, dans
le commissariat, puis traînée dans cet état le
long des couloirs. Qu’une autre, a été frappée
d’un coup de pied au ventre par un policier entré
dans la cellule. Les témoignages et communiqués
continuent d’être rédigés et publiés, des
plaintes ont également été déposées. Sans grand
espoir toutefois, la justice ayant prouvé de nombreuses
fois son incapacité à traiter équitablement
les plaintes contre la police.

Suite à ces événements, sur les 53 personnes
arrêtées, deux ont été inculpées. Il fallait
bien que la police trouve un alibi, même petit, à
ses exactions : dans un incroyable cynisme, ce
sont des violences sur les policiers (!) qui sont
reprochées aux deux personnes déférées. Elles
sont sous contrôle judiciaire, en attendant leur
procès qui aura lieu le 25 mai 2011.

Le GDALE-CGA, qui tient ses réunions et
la plupart de ses événements politiques au
Centre Culturel Libertaire, apporte tout son soutien
aux personnes poursuivies et dénonce l’intrusion
policière dans un lieu associatif, de
cercle privé de surcroît, au moyen d’un prétexte
fallacieux. Le GDALE-CGA appelle à la mise en
oeuvre de tous les moyens possibles pour lutter
contre les brutalités et violences policières.
Après s’en être pris aux plus démuni-es d’entre
nous, c’est à dire aux sans-papiers, mais aussi
sans-logement, sans-droits... l’État policier s’attaque
désormais à Lille aux organisations politiques
qui le contestent le plus radicalement. La
glorification d’un "ordre policier" par les partis
de droite comme "de gauche" depuis plus de
quinze ans a créé les conditions d’un tel assaut
de haine contre le Centre Culturel Libertaire qui
rassemble anarchistes, libertaires et plus généralement
le mouvement anti-autoritaire.

Le GDALE-CGA appelle donc l’ensemble
du mouvement anarchiste et libertaire à continuer
et à amplifier la lutte contre l’État et son
appareil répressif. Il rappelle l’absurdité d’un régime
soi-disant démocratique où tous les partis
de gouvernement partagent le discours et les
pratiques sécuritaires, qui méprisent et brutalisent
les plus fragiles d’entre nous.