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Edito

vendredi 9 mai 2003


Le samedi 1er mai 1886, à Chicago : cette date est fixée par les syndicats américains et le journal anarchiste The Alarm afin d’organiser un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures. La grève, suivie par 340 000 salariés, paralyse près de 12 000 usines à travers les USA. Le mouvement se poursuit les jours suivants ; le 3 mai, à Chicago, un meeting se tient près des usines Mc Cormick. Des affrontements ont lieu avec les « jaunes » et la police tire sur la foule, provoquant la mort de plusieurs ouvriers. Le 4 mai, tout Chicago est en grève et un grand rassemblement est prévu à Haymarket dans la soirée. Alors que celui-ci se termine, la police charge les derniers manifestants. C’est à ce moment là qu’une bombe est jetée sur les policiers, qui ripostent en tirant. Le bilan se solde par une douzaine de morts, dont 7 policiers. Cela déclenche l’hystérie de la presse bourgeoise et la proclamation de la loi martiale. La police arrête 8 repsonsables syndicaux, anarchistes, dont 2 seulement étaient présents au moment de l’explosion. Mais qu’importe leur innocence ; un procès, commencé le 21 juin 1886, en condamne 5 à mort. Ils seront pendus le 11 novembre, sauf Lingg qui se suicidera la veille, dans sa cellule. Trois ans plus tard, en 1889, le congrès de l’Internationale Socialiste réuni à Paris décidera de consacrer chaque année la date du 1er mai : journée de lutte à travers le monde. Le « 1er mai » sera d’abord récupéré par la révolution bolchevique, puis par les nazis, et enfin par le régime de Vichy qui le transformera en « Fête du travail », sans jamais réussir totalement à lui enlever son origine libertaire.

Tiré de L’Éphéméride anarchiste