Face au racisme d’État, solidarité avec les travailleurs-ses sans-papiers en grève !
Aujourd’hui le racisme d’État s’affiche dans toute sa splendeur : Le pouvoir a médiatisé le « démantèlement » de la « jungle » de Calais comme il a assumé par la voix d’Éric Besson l’expulsion d’afghans, vers leur pays où l’État français fait pourtant la guerre. Avec cette remise en cause, dans les faits, de ce qu’il reste du droit d’asile, l’État a franchi une nouvelle borne symbolique dans sa posture anti-immigré-e-s. L’Europe, sur proposition de la France, vient de faire adopter l’idée de charters européens communs. Quelques dérapages verbaux plus ou moins contrôlés comme les « auvergnats » d’Hortefeux complètent le triste décor du moment. Il est vrai, les périodes électorales favorisent la course au populisme le plus crade et l’activation des réflexes xénophobes les plus vils, pour racler des voix.
Une nouvelle fois ce gouvernement agite un chiffon rouge de l’identité nationale pour occuper l’espace médiatique et donner des os à ronger à ses « opposants ». Mais au-delà de gesticulations électoralistes, ce climat délétère de plus en plus pesant sert aujourd’hui à affirmer une idéologie raciste et nationaliste ainsi qu’à faire oublier licenciements, chômage et le creusement des inégalités.
Des actions collectives pour faire reculer l’État :
soutien aux travailleurs-ses sans-papiers en grève !
Militant-e-s d’un monde sans frontières, à identité nationale nous opposons la libre circulation et la libre installation des individus. A ce titre, nous apportons notre solidarité aux sans-papiers en lutte pour leur régularisation, notamment aux travailleurs-ses sans-papiers en grève. Depuis le 11 octobre dernier, essentiellement en région parisienne, ils et elles se sont lancés dans une grève avec occupations d’entreprises pour leur régularisation. Aujourd’hui, cette grève sans précédent qui réunit près de 5 000 travailleurs-ses immigré-e-s sans-papiers, pèse sur le patronat et contraint l’État à lâcher du lest. Si cela montre que la lutte collective et le rapport de force assumé peuvent faire reculer les gouvernements les plus rétrogrades il nous faut élargir la brèche déjà ouverte pour obtenir plus qu’une régularisation partielle ou catégorielle.
Solidarité de classe contre identité nationale
Les immigré-e-s ne sont pas responsables des inégalités et des injustices sociales, mises en œuvre par les capitalistes et l’État qui en bénéficient. Les immigré-e-s, comme nous et de façon amplifiée en sont des victimes. Nous sommes toutes et tous sous la coupe des mêmes patrons et des mêmes politiciens. Lutter avec les sans-papiers c’est affirmer notre solidarité de classe et par là même lutter pour défendre nos propres intérêts.
Même nombreux-ses et déterminé-e-s dans la lutte, les sans-papiers ne pourront pas gagner s’ils et elles sont isolé-e-s. La répression est bien là. Nous appelons donc à soutenir toutes les initiatives qui permettraient d’élargir et de renforcer les luttes de travailleurs-ses sans-papiers et de rendre effective une solidarité de classe.
Contre la culture de l’identité nationale et contre cette société inégalitaire, nous voulons construire une autre société libertaire, égalitaire, solidaire et autogérée, débarrassée des États et des frontières.
Le 4 décembre 2009
Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes