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Au son du canon...

...à l’ombre des derricks !

avril 2003


Promesse tenue : les faucons du Pentagone et leurs alliés ont finalement déclenché leur sale « guerre préventive » en Irak.

Au prix d’une propagande grotesque à l’échelle mondiale l’administration Bush n’a cessé de prétendre qu’elle n’agirait que pour se débarrasser d’un régime qui menacerait la sécurité planétaire et apporter la liberté au peuple irakien. Un formidable effort d’amnésie collective pour ces anciens alliés du tyran de Bagdad qui, même après lui avoir infligé une retentissante défaite militaire en 1991, l’ont maintenu en place en lui laissant les moyens de liquider toute opposition. C’est donc avec un cynisme outrancier que Bush, dans son ultimatum, demandait aux soldats irakiens de déserter « dans l’honneur » et surtout de ne pas sacrifier la seule richesse du peuple irakien : ses puits de pétrole.

Les riches jouent au golfe...

Car les millions de personnes qui se sont retrouvées dans les rues pour refuser la guerre n’ont pas été dupes de la mascarade diplomatique et des arguties lénifiantes sur sa « légalité ». Celle-ci n’est qu’un nouveau et meurtrier volet militaire d’une politique impérialiste planifiée depuis longtemps pour s’accaparer les deuxièmes réserves pétrolières du globe. Mais qu’importe l’opinion publique, il était temps de faire fructifier les investissements. Et les fripouilles de se frotter les mains : les actionnaires de la pétro-industrie, les marchands de canons dont les carnets de commande ont explosé ainsi que les géostratèges et autres bouchers en uniforme qui s’emploient avec zèle à « sécuriser » la zone au plus grand bénéfice des précédents. Bien sûr, des voix discordantes se sont exprimées au sein de la clique des puissants : notamment celles des investisseurs, pétroliers et autres bétonneurs français ou russes dont les juteux contrats avec l’Irak étaient suspendus depuis 1991 et qui craignaient que leurs concurrents anglo-américains ne les invitent pas au dépeçage final. De quoi pousser Chirac et Poutine à rivaliser d’indignation, de légalisme international et de pacifisme alors même qu’ils poursuivent en Côte d’Ivoire comme en Tchétchénie leurs sales guerres sans aucun « mandat » de l’ONU.

...les pauvres ramassent les balles !

La guerre n’est jamais une 1/œuvre de bienfaisance et c’est encore le peuple irakien qui devra régler la plus grande partie de la note. Victime d’un régime dictatorial et meurtrier, laissé exsangue par de longues années de guerre avec l’Iran, meurtri par la Première Guerre du Golfe et ses lourdes conséquences écologiques, bombardé quotidiennement depuis plus de dix ans, affamé par un embargo et soumis à un racket inique au pétrole. Il est sacrifié de façon préméditée au nom du profit. « Dommages collatéraux », les exploité-e-s des pays de la coalition qui verront les budgets de la santé, de l’éducation, du logement ou encore des transports réduits à peau de chagrin pour cause d’inflation des budgets militaires. « Dommages collatéraux » encore, les exploité-e-s des pays dans lesquels les malfrats au pouvoir (comme les Chirac-Raffarin-Sarkozy) profitent déjà de l’hystérie internationale pour renforcer leurs politiques antisociales et instaurer des lois d’exceptions visant à criminaliser ceux et celles qui luttent pied à pied contre la barbarie capitaliste. « Dommages collatéraux » toujours, ceux et celles qui défilent de bonne foi derrière les banderoles nouvellement bardées de slogans pacifistes d’une « Gauche » qui tente de se refaire une virginité politique, alors qu’aux affaires en 1991 elle n’avait pas hésité à déclarer la guerre au peuple irakien.

Ricains, Irakiens : Désertez, sabotez, liquidez vos officiers !

Anarchistes, nous haïssons la guerre et ses commanditaires et restons solidaires de ceux et celles qui comme nous sont toujours du mauvais côté du fusil. Partisan-e-s de l’action directe nous soutenons également les activistes qui - aux USA, en Irlande, en Belgique ? - s’attaquent aux éléments (docks, aéroports, trains, .) de la logistique guerrière. Parce qu’entre nous et les crapules qui organisent le pillage et le meurtre à l’échelle planétaire, il n’y aura jamais de trêve. Guerre à la guerre, guerre aux puissant-e-s. Révolution Sociale et Internationale.