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Au-delà de la LRU

Tract diffusé par le GDALE-CGA

mercredi 8 avril 2009


Le décret d’application concernant la réforme du statut des enseignantEs chercheurSEs a renflammé le dossier de la LRU et de la défense du service public d’enseignement supérieur. Pour nous, la lutte qui s’engage sur les campus offre surtout l’occasion de poser la question plus profonde de ce que devrait être ce service public dont chacunE revendique la défense. Selon nous, un service public doit être une propriété sociale et collective, qui de fait appartient à touTEs. Il se doit d’être réellement démocratique, c’est-à-dire sous le contrôle direct de la population. Il acte une politique d’intérêt général qui garantit l’accès à touTEs aux besoins fondamentaux (logement, santé, transport, éducation, etc.) et pratique l’égalité de traitement. C’est le b.a-ba de ce que nous appelons l’autogestion des services publics. Or les dits services publics sont actuellement utilisés par l’Etat comme l’instrument d’une ségrégation et d’un contrôle social : radiation ANPE, non attribution de logements, difficulté d’accès à la santé, sélection et formatage scolaire (restriction des bourses, par exemple), ainsi que l’orientation de la recherche publique par les besoins des firmes capitalistes (OGM, nucléaire, armement, biométrie et traçabilité...).

La loi d’autonomie des universités n’est pas conforme à la vocation d’un service public : elle doit être combattue. Mais ne limiter la bataille qu’à cet aspect est une impasse qui nous conduira à défendre une université déjà dégradée par les mesures gouvernementales antérieures (de gauches comme de droites). Or, un peu partout dans les facs mobilisées, on nous parle naïvement d’Etats Généraux de la Recherche, de débats républicains, de contre-réforme, d’interpellations d’élus dans le cadre des élections qui approchent etc. etc. Comme si nos gouvernantEs n’avaient pas déjà scellé le sort du service public. Comme si les propositions qui pourraient sortir allaient changer le fond du problème. D’après nous, les attaques que subissent l’université, l’école ou encore les hôpitaux sont dues à une logique globale qui est produite par le système capitaliste et sa logique marchande. Ces attaques ne seront défaites que par une critique idéologique de fond. Pour ces raisons, il est nécessaire de poser des revendications unifiantes qui permettront une véritable convergence des luttes, en lieu et place des démarches réformistes et corporatistes.

Faire vivre la démocratie directe !

Nous devons éviter également d’être prisES dans les querelles des organisations. Elles n’ont pas à s’approprier la lutte, surtout que l’immense majorité des personnes concernées sont en dehors de celles-ci. Le gage d’efficacité, d’unité et de démocratie-directe passe par la mise en place d’Assemblées ouvertes à touTEs celles et ceux qui souhaitent lutter et en dehors des centralisations bureaucratiques, comme ce fut le cas lors du mouvement contre la loi d’égalité des chances. Cela signifie notamment être capable de s’organiser à l’échelle inter-universitaire et, au-delà, à l’échelle inter professionnelle. Ce qui se déroule à l’université, à l’hôpital, à l’ANPE, dans le privé ... nous concerne touTEs. C’est touTEs ensemble que nous construirons la lutte et créerons un véritable rapport de force contre la politique de l’Etat.

Nous n’aurons que ce que nous prendrons !