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édito : ce n’est qu’un début !

vendredi 13 mars 2009


Ah on fait moins les malins du côté du gouvernement depuis qu’on lui a tenu tête en Guadeloupe ! On a d’abord cru pouvoir étouffer la “grogne”, l’air de rien, dans un coin. On se la jouait droit dans les bottes et tout et tout. Et puis, on revient finalement à la raison, parce que décidément la grève générale ça fait drôlement mal au porte-monnaie. Le 5 mars, toutes les revendications du LKP sont satisfaites : "Enfin la paix sociale !", célèbre-t-on dans les médias, tandis qu’Elie Domota, le porte-parole du LKP, annonce que ce n’est là qu’un début. Espérons-le. En tout cas, c’est déjà en route dans les autres confettis de l’Empire français, à La Réunion comme ailleurs.

Ce n’est qu’un début aussi dans la région. Dans les facultés, les enseignantEs-chercheurSEs se sont finalement réveilléEs quant à la nocivité de la loi LRU, pourtant passée l’année dernière alors que les étudiantEs s’étaient mobiliséEs. La généralisation des logiques entrepreunariales (c’est d’ailleurs la même menace qui plane sur les hôpitaux) risque en effet de voir les capitaux privés faire main basse sur l’université française, tandis que la carrière des enseignantEs-chercheurSEs ne sera plus gérée par cooptation, mais laissée à la discrétion d’un CA tout puissant. Il y a d’ores et déjà des universités bloquées à Rennes, Arras, Toulouse... bientôt à Lille 1 et à Lille 2.

Ce n’est qu’un début pour les métallos CGT du Valenciennois et du Douaisis, dans la rue début février pour défendre leurs emplois, malgré l’opposition de leur direction départementale, résolue, comme toutes les autres centrales syndicales, à mettre la bride aux initiatives de la base.

Ce n’est qu’un début aussi pour les salariéEs de la Redoute et des 3 Suisses à Roubaix, qui manifestent ensemble contre les plans sociaux prévoyant plusieurs centaines de licenciements. Sous des apparats de "crise économique" il s’agit notamment pour la direction d’externaliser les centres d’appel vers des horizons où la main d’oeuvre est encore moins coûteuse.

Ce n’est qu’un début pour les travailleurSEs sociaux, les employéEs du secteur automobile, le personnel hospitalier etc. etc. La suite pourrait demeurer dans la convergence de notre "digne rage", pour reprendre la formule zapatiste.

Par contre c’est déjà la fin pour le NPA et ses délires racoleurs sur la délégation de la révolution sociale. Pas besoin d’eux pour se mettre en grève ! Qu’on se rappelle les sages paroles de Guy Debord dans la Société du spectacle : l’ennemi historique du prolétariat, c’est sa représentation. Aujourd’hui, dans les coordinations nationales étudiantes, des militantEs du NPA (au même titre que d’autres militantEs soc’-dem de l’UNEF), ne respectent pas les mandats pour lesquels illes sont envoyéEs, et se servent de la lutte étudiante comme d’un sous-marin pour la promotion de leurs luttes réformistes : dégoûtant ! Si l’on doit se mefier des agents conservateurs jusque dans nos rangs, on n’est pas arrivéEs !

En attendant, les luttes fleurissent actuellement comme autant d’espoirs d’en finir avec les impostures de toutes sortes. A la limite, elles n’ont même plus besoin d’exhortation, mais pour le principe : ce n’est qu’un début, continuons le combat !