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La vérité sur l’agression de la BAC contre les Sans Papiers, soutiens et le coordinateur du CSP59

Communiqué

mercredi 29 janvier 2003, par CSP59


Comité des Sans Papiers 59 - sans local - tel : 06.80.57.50.61 - fax : 03.20.56.13.37

Lille le 29/01/03

Dans les articles de la presse relatant le gazage aux lacrymogènes et le tabassage dont nous avons fait l’objet le jeudi 23 janvier dernier après la dislocation de notre manifestation à Air France où nous avons été reçu en délégation par son directeur général, on peut lire les propos suivants : « La préfecture du Nord a indiqué que l’intervention de la BAC s’inscrivait dans une opération de "contrôle judicaire sur réquisition du procureur de la République". Des contrôles d’identité ont été effectués et deux personnes en situation irrégulières ont été interpellées. Les manifestants, qui étaient selon la police entre 40 et 50, se sont alors avancés vers les agents de la BAC et ont tenté de les soustraire... » (Nord Eclair du 25 janvier 2003).

Le CSP59 déclare que ces allégations sont inexactes et sont une injure à la réalité. Les faits : - Retour à place de la République, puis dislocation. Une voiture de la BAC démarre quittant en trombe la police en tenue rangée comme à l’accoutumée de l’autre coté de la rue face à la préfecture de Région. Le coordinateur du CSP59, voyant le manège de la BAC, demande aux Sans Papiers de repartir par petits groupes et d’être vigilants. En effet, le mardi lors de la manifestation unitaire contre les lois sécuritaires de Sarkozy et le mercredi d’avant, nos manifestations avaient déjà fait l’objet de provocations de la BAC et 4 arrestations avaient été opérées dont 3 avaient été libérés suite à l’interpellation de la préfecture. Il ne reste que 15 à 20 Sans Papiers et Soutiens sur la place. C’est alors que Rue Gauthier de Chatillon (et non Godeffroy, comme nous l’avons écrit précédemment), une voiture de la BAC arrive à vive allure et freine brutalement et un policier de la BAC sort en courant. Un Sans Papiers débouté pris de peur fuit. Il est rattrapé par le policier qui le plaque au sol et le roue de coups. La vingtaine de Sans Papiers dont le coordinateur du CSP59 arrive sur place en criant « libérez Sans Papiers ». D’autres voitures de la BAC arrivent aussi. La BAC est muni de pistolet « flash ball », de matraques et de gaz lacrymogène. La rue est totalement bloquée par les policiers. Le coordinateur du CSP59 devant et les Sans Papiers et soutiens derrière lui approchent en chantant le slogan « libérez Sans Papiers ». L’attaque policière est automatique et brutale. C’est la chasse à l’homme à coups de gaz lacrymogène, de matraques et le pistolet « flash ball » tendu sans tirer. C’est la panique, les gens fuient dans tous les sens poursuivis par les policiers de la BAC. Le Coordinateur du CSP59 et quelques Sans Papiers et soutiens restent sur place et protestent devant la brutalité policière et le procédé pour le moins inacceptable. Ils sont gazés et notamment le coordinateur du CSP59 qui est délibérément aspergé à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’arrive sur place la police en tenue dont un des officiers demande l’arrêt du gazage. Des Sans Papiers qui couraient vers bld de la Liberté sont pris en chasse par la BAC. L’un est arrêté, tabassé et embarqué dans une voiture de laquelle les policiers le laisse échapper en laissant dans la voiture la Derbouka (tambour). Les trois Sans Papiers arrêtés sont relâchés les uns après les autres vers au plus tard 23 h. Voilà les faits incontestables.

Le CSP59 est donc étonné des propos de la préfecture. Autant, nous pouvons à la rigueur entendre que « la peur de policiers » devant une vingtaine de Sans papiers et soutiens courant vers le lieu du forfait de la BAC puisse expliquer la réaction des policiers dans un premier temps, autant l’histoire, les principes du mouvement social et citoyen du CSP59 sont un démenti total aux allégations selon lesquelles « les manifestants ont tenté de soustraire » les Sans Papiers arrêtés. En effet, il faut rappeler que lorsque Soumaré (qui a aujourd’hui une carte de 10 ans) a été contrôlé et arrêté parce qu’il « avait traversé la rue en dehors du passage clouté », nous étions plus de 200 manifestants derrière les deux policiers qui l’ont amené à pied jusqu’au poste de la police de Wazemmes. Nous scandions le slogan « relâchez Sans Papiers ». Mais jamais il n’est venu à l’esprit de personne de s’opposer par force au forfait des policiers. Agir de la sorte, c’est franchement ne pas servir la cause des Sans Papiers. En outre, ces policiers de la BAC sont censés être formés pour des « coups durs » et donc être formés à une « certaine maîtrise de soi ». Ces seuls facteurs montrent bien que les propos de la préfecture sont pour le moins légers.

Le CSP59 réitère sa demande d’audience à M. le préfet, M. Richez. Nous demandons que cesse les interférences entre nos manifestations et les procédés de contrôle d’identité « clandestin » en fin de manifestation. Nous demandons la restitution de la Derbouka acheté grâce à une cotisation des Sans Papiers dont tout le monde connaît la pauvreté.

Le bureau du CSP59

RASSEMBLEMENT TOUS LES MERCREDI 18 H PLACE DE LA RÉPUBLIQUE

SOLIDAIRE DE LA RETRAITE, LES SANS PAPIERS PARTICIPERONT À LA MANIFESTATION SUR LA RETRAITE SAMEDI 1er FÉVRIER À LILLE

SAMEDI 8 FÉVRIER : LE CSP59 AFFRÈTE UN BUS POUR PARTICIPER À LA MANIFESTATION À PARIS ( 14 H PLACE DE LA RÉPUBLIQUE - PARIS)
ET UNE MANIFESTATION AURA LIEU À LILLE À 15 H PLACE DE LA RÉPUBLIQUE.