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edito : De la Guerre...

mercredi 22 octobre 2008


En ces temps d’incertitude économique, la solidarité revient à la mode. C’est la solidarité entre les banques qui les fait s’effondrer les unes après les autres grâce au prêt interbancaire, c’est la solidarité qui pousse nos Etats à sauver celles-ci de la faillite à coups de milliards, le Revenu de Solidarité Active nous obligera bientôt tou-te-s à bosser pour survivre, la solidarité internationale réunit nos braves dirigeant-e-s tous les quatre matins pour trouver comment sortir de la mouïse tou-te-s "ensemble".

Par contre, la solidarité de classe en a apparemment pris un coup avec les diatribes effarouchées de notre bon président contre les parachutes dorés. Prétendre moraliser le capitalisme n’empêchera sûrement pas Sarkozy de partir en vacances sur des yachts que les grand-e-s patron-ne-s se sont payés en jouant avec le fric des autres. Après tout, même la guerre est régie par des conventions internationales.

Alors, c’est quoi cette solidarité ? C’est celle de la théorie des dominos. La solidarité dont on parle à la télé, c’est quand on va tou-te-s se casser la gueule ensemble. Alors on fait comme si on était tou-te-s à égalité, et les plus petit-e-s, bravement, sauvent les plus gros-ses, qui pourront alors continuer à les tondre tranquilles.

Dernier concept en date, l’achat "solidaire", lancé par l’association Solidaime : tu achètes un produit de telle marque industrielle qui reverse tant à telle asso caritative. Ainsi Mâtines dont les poules en cage produisent 1,5 milliard d’oeufs par an passe pour "solidaire". Là les capitalistes s’essuient carrément les pieds sur nos gueules : ils produisent à bas coût en exploitant les gen-te-s, la terre (et les poules !), et c’est à nous d’acheter leur bonne conscience !

Allez, soyons solidaires ! Aidons les pays pauvres à garder chez eux leurs émigrant-e-s (ceux qui les font vivre une fois partis grâce à leurs salaires) en les enfermant, allons faire la guerre chez eux pour les aider à se débarrasser du terrorisme et à exploiter leurs ressources naturelles et sauvons nos exploiteurs pour qu’ils ne nous entraînent pas dans leur chute !