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Edito

dimanche 22 juin 2008


Les émeutes de la faim là-bas...
Dans ce monde où tout doit être acheté, tu peux crever de faim parce que des traders à l’autre bout de la terre se sont décidé-e-s à spéculer sur les livraisons de riz, après l’avoir fait sur tout le reste : monnaies, logements, informations & prisons. Et que les mêmes, les mêmes qui avaient colonisé et rendu esclave les habitant-e-s des pays qui aujourd’hui connaissent des émeutes de la faim, ont obtenu de leurs dirigeant-e-s la destruction des moyens d’une autonomie alimentaire. Pour le Fond Monétaire International (FMI) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) il était pertinent de sacrifier l’agriculture vivrière de pays entiers, selon un schéma libéral pour lequel la production au plus bas prix est le principal critère directeur. Comme ça coûte plus cher de produire des céréales en Afrique qu’en Europe, l’Afrique ne produirait plus de céréales. Et comme la main d’oeuvre y est moins coûteuse, les usines y seraient délocalisées. Le résultat de cette vision hallucinée du monde ? Des dizaines de tué-e-s par la police au Cameroun et ailleurs, des centaines de millions de personnes qui sans doute s’ajouteront à celles qui souffraient déjà de la faim.

... les mouvements sociaux ici.
Puisque l’économie est mondialisée, le coût de la main d’oeuvre est un sujet d’inquiétude récurrent pour les dirigeant-e-s d’ici. Et tous les moyens sont bons pour parvenir à l’abaisser : en particulier la raréfaction organisée de l’emploi dans le but d’affaiblir les salarié-e-s et les chômeur-euse-s dans leur rapport de force avec les employeur-euse-s. Au final, les mouvements sociaux sont difficiles à organiser et à tenir, les moins précaires c’est à dire les personnels titulaires du service public étant souvent seuls à avoir la force de bouger. C’est pourquoi même si on aurait préféré qu’elles soient plus anarchistes, nous avons réussi à nous réjouir ces derniers mois des demandes d’augmentation des salariées de la Redoute à Wattrelos. Surtout qu’elles s’accompagnaient d’une contestation du recours massif aux contrats précaires. Pas loin de là, les 3 Suisses et Coca Cola ont connu des mouvements similaires. Même si au final leurs revendications n’ont pas été totalement mises en oeuvre, leur action a montré à nouveau que la lutte paie.

Partout la colère.
Les objectifs de l’OMC du patronat, du FMI et des gouvernements, ne sont pas les nôtres. L’autoritarisme et la répression, l’endormissement et l’escroquerie, voilà leurs armes. L’autogestion et l’autonomie, voici les nôtres.

Ici et ailleurs, maintenant et demain, vive l’anarchie !