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Principes de base du GDALE

mercredi 4 juin 2008


1/ ABATTRE LES OPPRESSIONS

a) Le capitalisme
L’oppression capitaliste (libérale ou étatique) divise la société entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui n’ont que leur force de travail (leur bras ou leurs cerveaux) pour survivre. Les uns sont à la merci des autres, et le capitalisme n’a pour objectif que l’enrichissement de quelques uns, sans préoccupation pour le bien-être de l’humanité ou la survie de la planète. D’où la nécessité de développer la lutte de classes pour mettre fin à la division des opprimés qu’organise le capitalisme par le chantage à la subsistance (salariat, loyer, consommation...).

b) L’État
Tous les individus possèdent une capacité politique, celle de pouvoir participer à la définition et à l’organisation de la société. L’État quant à lui est un système organisant la privation de cette capacité au profit d’une minorité dont le principal objectif est de pérenniser sa domination politique sur l’immense majorité.

Pour ce faire les structures étatiques créent l’illusion qu’elles sont garantes de la paix et de l’harmonie… quitte comme par exemple dans les démocraties bourgeoises à organiser des élections qui n’ont pour objet que de donner des chèques en blanc à la classe dominante. D’autres systèmes étatiques telles les dictatures n’hésiteront pas à recourir plus directement à la coercition et à la force brutale.

Mais malgré ses variantes l’une des caractéristiques de tout État est qu’il légitime sa propre violence en faisant usage de l’armée, la police, l’appareil judiciaire pour maintenir l’ordre établi et contraindre, condamner voire assassiner tous ceux qu’il considère comme indésirables.

Une autre de ses caractéristique est que l’État se revendique la plupart du temps de la Nation : mythe d’une origine commune liant dominantEs et dominéEs, qu’elle soit basée sur la langue, une religion… Quant aux frontières que l’État revendique elles ne sont qu’un outil pour contrôler, cloisonner et diviser les individus.

c) La Religion
Toutes les religions sont des instruments d’oppression et d’ignorance. Toutes prônent un ordre social hiérarchisé qui serait immuable parce que transcendant et cherchent donc à nier la capacité politique de chaque individu. En outre elles cherchent à formater tous les aspects de la vie de l’individu, y compris les plus intimes, en le soumettant à une morale censée régir tous ses comportements.

Contre toute religion ou dogmatisme, nous sommes athées et rationalistes.

d) Le Patriarcat
Le patriarcat est un système d’oppression politique, économique et social organisé par et pour les hommes, au détriment de celles et ceux que ce système classe comme dominéEs, c’est-à-dire celles et ceux qui ne répondent pas aux canons du genre masculin. Le genre (appelé aussi sexe social) est le résultat d’une construction sociale (pratique sexuée des jeux d’enfants, école, etc.) des individuEs et se traduit par une identité psychique et l’attribution de rôles sociaux. Ce système ne repose sur aucune nécessité biologique. Nous rejetons ce système oppressif car il cherche à normer nos comportements et nos pratiques les plus intimes, car il codifie tous les rapports, y compris entre les hommes, selon des normes autoritaires et hiérarchisées, car il est la source de trop de violences. Les violences conjugales, physiques ou symboliques, restent extrêmement nombreuses quel que soit le milieu social voire politique et elles sont encore trop souvent tues parce que relevant de la sphère privée. À cela il faut ajouter le sentiment de culpabilité imposé aux femmes quant à la disposition de leur corps (avortement, sexualité) comme si elles étaient d’éternelles mineures. Enfin, l’obligation, a minima tacite, de respecter une norme sexuelle entraîne une bien réelle lesbo-trans-homo phobie avec son cortège de violences physiques et de discriminations.

e) La Xénophobie et le Racisme
La xénophobie est une peur créée, organisée par des états ou des groupes dominants qui légitime la discrimination de groupes sociaux ou culturels ainsi que la domination d’États qui n’hésitent pas à pratiquer la politique du bouc-émissaire pour asseoir ou maintenir leur pouvoir. La xénophobie peut déboucher sur le racisme qui est un discours de haine établi sur des critères pseudo scientifiques au XIXe siècle et les résidus des exploitations impérialistes ou religieuses. Il cherche à hiérarchiser les groupes humains pour assurer la domination d’une minorité et a pu conduire à plusieurs génocides.

Nous n’établissons aucune hiérarchie entre ces oppressions et elles ne sont pas les conséquences d’un système d’exploitation unique. Au contraire, toutes ces oppressions et les systèmes qui les mettent en place interagissent et se renforcent. La xénophobie permet ainsi de légitimer les violences du capitalisme ou de l’État en instaurant des divisions entre les oppriméEs. C’est pourquoi nous militons contre toutes ces formes de domination et pour l’auto organisation des dominéEs.

2/ QUELLE SOCIETE VOULONS-NOUS ?

Nous ne vendons pas un modèle de société clé en main. Pour nous, une nouvelle société égalitaire et émancipatrice doit être une construction collective et donc toujours évolutive. Nous sommes conscientEs que seul un changement révolutionnaire pourra mettre fin aux oppressions. La fin ne justifiant pas les moyens, ce changement radical ne peut pas se traduire par le remplacement de la minorité dirigeante actuelle par une autre même soit-disant révolutionnaire. Ainsi dès aujourd’hui nous cherchons à mettre en place la société que nous voulons partout où nous le pouvons, ne serait-ce que dans nos luttes. Notre projet est donc nécessairement ouvert, nous ne sommes en aucun cas une avant garde mais nous serons intransigeant sur un certain nombre de points.

Pour nous, le but de toute société humaine est de satisfaire les besoins des individuEs et permettre leur épanouissement. Pour vivre dans une société libre, sans classes ni État basée sur l’égalité économique et sociale de toutes et tous, il faut assurer :
– la collectivisation, c’est-à-dire la mise en commun et la gestion collective, des moyens de production et d’échanges sur la base de la libre fédération des producteurs/rices, des usagerEs et des consommateurs/rices, faite et modifiable selon la volonté de leurs composants. Cela entraîne le partage des tâches sans établir aucun chantage à l’existence et l’exclusion de l’exploitation du travail des autres et donc l’abolition du salariat. La production doit être fondée sur les besoins et les moyens des individuEs, elle doit donc tenir compte de la préservation de l’environnement et de la pénibilité du travail. Elle ne signifie en aucun cas l’uniformisation tant des produits que des modes de production.
– L’égalité politique repose sur la gestion directe et collective. Chaque individuE doit être associé de manière égale à la prise de décision dans le respect absolu de la liberté d’expression avec un objectif de consensus. Cela ne sera possible que si l’on supprime l’État et toute forme de délégation de pouvoir.
– La libre union des individuEs selon leurs convenances et leurs affinités, la libre disposition de son corps et de sa sexualité. La destruction du genre en ce qu’il est une norme oppressive construite par une société réactionnaire.
– L’abolition de toutes les formes d’oppression qui permettent et maintiennent l’exploitation d’individuEs par d’autres, ce qui implique la lutte contre les religions et les mysticismes, contre le patriotisme, contre la xénophobie, contre les frontières.

C’est la société toute entière que nous voulons reconstruire sur une base de respect, d’entraide et de solidarité, non pour unE individuE, une classe ou un parti, mais pour touTEs les individuEs ; la question sociale ne pouvant être résolue définitivement qu’à une échelle mondiale.

3/ S’ORGANISER

a) L’engagement militant
L’appartenance au GDALE se fait sur l’acceptation de la plate-forme politique et des principes de fonctionnement.

Les militantEs du GDALE impliquéEs dans d’autres collectifs (associations, syndicats, lieux et structures alternatifs...) s’efforcent d’y impulser des modes de fonctionnement autogestionnaires et anti-hiérachiques ainsi que d’inciter à la convergence des luttes. Dans le respect de l’autonomie, cette volonté exclut toute stratégie de noyautage ou tentative de contrôle d’autres structures.

b) L’action collective
Le GDALE propage le projet révolutionnaire anarchiste en développant des moyens d’expressions (radio, presse, meetings, conférences...) qui lui sont propres.

Le GDALE peut défendre des projets et structures alternatifs (Médias libres, Lieux autogérés, Coopératives.) qui ne lui sont pas propre que ce soit par un soutien financier, en en faisant la promotion.

Le GDALE intervient dans les luttes sociales pour y défendre leur autonomie et leur gestion directe, y radicaliser leurs revendications et leur portée ainsi que pour favoriser la convergence et la solidarité des luttes. L’action révolutionnaire du GDALE n’est cependant incompatible ni avec la défense ponctuelle de revendications partielles ou réformiste, ni avec la défense des acquis sociaux et de leur amélioration (lois autorisant l’avortement, lutte contre la privatisation des services publics, augmentation des salaires, extension formelle des libertés individuelles et collectives.). Dans ce cadre, le GDALE peut être amené à travailler ponctuellement avec des syndicats, des associations et d’autres organisations politiques qui ne partagent pas l’intégralité de ses objectifs.

c) Le Federalisme
Le GDALE s’efforce de construire et de maintenir des relations de solidarité réciproques avec d’autres composantes du mouvement libertaire ou antiautoritaire dans le respect mutuel de la diversité des principes politiques et des tactiques.

Ancien groupe local d’une organisation anarchiste le GDALE ne compte pas circonscrire géographiquement son action politique. Nous sommes conscientEs de la nécessité pour les groupes anarchistes de se fédérer, ceci afin de :
 partager nos pratiques et nous former mutuellement
 mutualiser nos moyens et en particulier élargir la diffusion de la propagande anarchiste
 coordonner l’action des anarchistes dans les luttes pour renforcer notre poids dans le mouvement social
 expérimenter concrètement le fédéralisme et la gestion directe
 renforcer les contacts et la solidarité internationale pour construire le fédéralisme anarchiste mondial.

De par sa situation particulière et temporaire de groupe à la fois fédéraliste et défédéré, le GDALE reconnaît que le travail commun entrepris avec d’autre groupes et organisations anarchistes lui a permit d’éviter un isolement politique qui lui aurait été fatal.

4/ PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT

Le GDALE se réunit régulièrement en Assemblée Générale qui est le seul moment décisionnel. Des Assemblées Exceptionnelles peuvent être provoquées, et ce au moins une fois par an, afin de discuter des statuts, de définir des stratégies et des priorités à moyen et à long terme, de débattre d’un sujet donné...

La prise de décision se fait en présence d’au moins la moitié des adhérentEs. Nous recherchons en priorité le consensus. S’il ne peut être obtenu une majorité des 3/4 des présentEs est nécessaire. Pour toute décision relative à la modification des Principes de Base, à l’adhésion ou à l’exclusion d’un membre, ainsi qu’à la révocation d’un mandat l’ensemble des adhérentes est tenu au courant à l’avance de son inscription à l’ordre du jour.

Tout individuE souhaitant adhérer au groupe participe dans un premier temps aux activités du groupe et à la recherche du consensus. Au bout de trois mois dont l’objet est essentiellement d’apprendre à se connaître et à militer ensemble, il ou elle propose son adhésion au groupe. Une fois celle-ci validée, l’adhérentE verse au groupe une cotisation. La cotisation minimale est de 3 € par mois, l’adhésion conseillée étant de 1% du revenu net mensuel.

Que ce soient pour des raisons liées au genre, à l’expérience politique, à l’origine sociale... l’égalité dans la prise de parole ne va pas de soit. C’est pourquoi nos réunions commencent par un tour de table où chacunE s’exprime avant la fixation de l’ordre de jour. La parole est ensuite distribuée de manière à favoriser ceux et celles qui se sont le moins exprimé.

Lorsque le groupe dans son intégralité ne peut s’acquitter d’une tâche qu’il s’est donnée il fixe un mandat. Le mandat est définit de façon la plus précise possible, son contenu est impératif, il est révocable à tout moment, ce qui suppose le contrôle de son évolution. Ce n’est que dans un second temps qu’il est attribué à un ou des individuEs.

À l’issue de la réunion un compte-rendu est adressé à toutE adhérentE du groupe et archivé.

Egalement téléchargeable ici en fichier .pdf

Principes de base GDALE

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