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La Sociale - 01/03

OGM : « Organismes génétiquement mondialisés »

vendredi 17 janvier 2003


La nécessité de produire une plus grande quantité d’aliments pour nourrir de façon satisfaisante une population mondiale de plus en plus nombreuse n’échappe à personne. Ce qui est sûr, c’est que s’il y a des gens qui souffrent aujourd’hui de la faim, c’est avant tout parce qu’on leur refuse l’accès à la nourriture.

Il y a tout un ensemble de structures politiques et économiques injustes et inégalitaires - notamment celles qui se rapportent à la propriété de la terre et du commerce - qui, combinées à la détérioration environnementale, conduisent à la marginalisation des plus pauvres, et les privent des moyens de se nourrir.

Après le monopole des terres, le monopole des semences

L’industrie biotechnologique cherche à dépouiller les paysans de leur droit ancestral de conserver et d’échanger les semences des récoltes précédentes. En recourant au gène « Terminator » (qui rend les récoltes infécondes), au moyen de contrats individuels passés avec les agriculteurs ou de la législation internationale, elle représente une grave menace supplémentaire pour la subsistance des petits paysans, du Sud et du Nord, menace sous-jacente dans la tentative d’implantation des cultures transgéniques.

S’ils avaient accès à toute l’information, beaucoup d’agriculteurs choisiraient de ne pas semer de culture transgénique, au vu des risques socio-économiques qu’elles impliquent. Mais les entreprises biotechnologiques et leurs alliés sont rapidement entrés en action pour refuser aux agriculteurs la possibilité de mettre en culture des plantes non manipulées génétiquement, en utilisant des tactiques très souvent similaires tant au sud qu’au nord.

Dix entreprises multinationales concentrent à elles seules presque 40 % du marché mondial des semences. La compagnie Monsanto estime que la moitié de l’industrie grainetière américaine recourt à ses semences génétiquement modifiées, et elle espère mettre la main sur tout le soja semé aux USA avec sa variété transgénique Roundup Ready..

OGM : qui doit décider ?

Dans la société capitaliste, où les productions sont le plus souvent engagées en fonction des profits potentiels qu’elles procurent aux investisseurs, la population dans son ensemble n’a pas la maîtrise du choix de ces productions. Pour nous, il faudrait régulièrement déterminer, compte tenu des valeurs en cours, des besoins du moment et à venir, ainsi que de leur hiérarchisation nécessaire, quels sont les biens et les services à produire. Il faudra décider quels sont ceux ceux qui relèvent de la logique de la gratuité (comme par exemple les services publics) ou d’une logique marchande. Tous ces choix devraient être fait collégialement, par les travailleurs impliquées et par la collectivité toute entière.