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Collectif contre l’AMI : le retour d’un clone de l’AMI à l’OMC

avril 1999


Depuis bientôt deux ans, un collectif milite à Lille contre la globalisation économique à la sauce ultralibérale

Négocié à partir de 1995 au sein de l’OCDE et dans le plus grand secret, l’Accord Multilatéral sur l’Investissement devait accorder de nouvelles protections et de nouveaux privilèges aux investisseurs internationaux (banques, fonds divers, multinationales...). Destiné à devenir un traité, l’accord aurait eu un statut juridique supérieur à celui des lois et constitutions nationales des États signataires. On se souvient qu’en octobre 1998, la négociation de cet accord fut officiellement rompue au sein de l’OCDE par la France suite à une campagne vigoureuse et citoyenne internationale dans laquelle s’était pleinement inscrite le collectif anti-AMI de Lille. Depuis, l’AMI refait surface au sein de l’Organisation Mondiale du Commercer (OMC).

Cette négociation devrait aboutir dans le cadre du « round du millénaire » où il sera question de la concurrence et de la transparence des marchés publics. L’objectif est de constituer une « économie mondiale unifiée » pour le profit des firmes multinationales et des investisseurs des puissances hégémoniques. Pour forcer la main aux États récalcitrants, essentiellement ceux de la périphérie (Thiers Monde), le FMI introduirait une nouvelle conditionnalité à ses prêts : l’acceptation des règles et prescriptions qui inspiraient l’AMI et qui sont inscrites dans ces clones « discutés »à l’OMC. Le Brésil, en pleine tourmente financière, vient de récemment signer un tel engagement auprès du FMI. C’est ainsi que sont éliminés les éventuels obstacles...

La nouvelle technique pour faire passer ce clone de l’AMI consiste donc à déplacer le lieu de négociation, de l’OCDE à l’OMC, de containdre des pays mis en crise par la spéculation par le biais du FMI et de tronçonner l’AMI en sous-rubrique pour faciliter sa digestion. Ainsi, le Global free logging agreement doit être signé en novmebre prochain dans le cadre d’une commission de l’OMC à Seattle, cet accord prévoit de faire disparaitre les droits de douane et les « mesures non tarifaires » sur les produits de la forêt, c’est-à-dire en clair, de suspendre les mesures visant à restreindre l’abattage des arbres et la déforestation des pays du sud...

Plus que jamis le mouvement social, dans ces dimensions internationales, doit s’emparer de ces questions soigneusement négociées à l’abri des regards des citoyens de la planète. Cette prise de conscience est d’autant plus importante que dans les instances de discussion de ces accords sont très présentes les multinationales sous la forme de groupes de pression puissants, des technocrates qui ont oublié le sens du bien public parce qu’ils pantouflent tantôt dans le privé tantôt dans les gouvernements et parce que les représentants des grands syndicats (à l’exception notable des plus pugnaces tel que la CGT) approuvent généralement cette libéralisation (ce fut le cas de la CFDT tendance Notat lors des négociations de l’AMI à l’OCDE).

Le Collectif Contre l’AMI

c/o Poing vire gule
BP 1024
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