Les 260.000 soldats américains présents dans le Golfe n’y sont pas pour faire du tourisme. Aujourd’hui comme lors des guerres précédentes, le tyran Saddam Hussein ne souffrira pas d’une invasion militaire des USA et de leurs serviteurs. Seul le peuple irakien sera écrasé par des tonnes de bombes et pleurera ses morts. Les gouvernants se soucient peu des populations irakiennes ou de celles de leur propre pays. C’est pourquoi les chefs d’État des démocraties espagnoles et britanniques ne rechignent pas à faire la guerre contre la volonté de leur population. Seule la pression de la rue peut infléchir leur volonté belliciste.
La guerre est l’outil standard de gestion d’intérêts géo-stratégiques. Remémorons-nous Bush définissant l’« Axe du mal ». De même, la « lutte contre le terrorisme » sert à justifier l’ingérence et l’impérialisme le plus avancé, donc l’état de guerre permanent sur la planète. L’ONU n’est que la représentation d’un rapport de forces entre États-Nations, et pas des intérêts des populations. Les opinions publiques étant majoritairement opposées à cette guerre, les USA cherchent naturellement à l’ONU un appui diplomatique. Et les résolutions sur la Palestine ?
Et que penser des arrières pensées des pays « pacifistes », qui organisent le désarmement de l’Irak, alors qu’il est acquis depuis plusieurs mois que ce pays va se faire bombarder... Chirac s’est déclaré favorable à « une démilitarisation pacifique de l’Irak, si c’est possible », ce qui sous-entend qu’il n’est pas sur le fond opposé à une intervention militaire. Pour ceux douteraient, il a également déclaré « qu’il n’est pas pacifiste ». En effet le budget du ministère de la guerre a augmenté de 6 % cette année.
Contre toutes les guerres et toutes les armées
Nous ne sommes pas pacifistes par principe mais anti-militaristes par conviction. Cette guerre causera des milliers ou millions de blessés, de morts atroces, de déportations de populations et aura un impact sur les populations irakiennes, mais aussi sur le monde du travail, les plus pauvres et les plus précaires d’entre nous, dans les pays arabes, aux USA, en Europe... Le peuple est toujours du mauvais côté du fusil : les armées ont toujours, y compris dans les démocraties, été utilisées contre leur propre population civile, par exemple lors de grèves ou manifestations du mouvement ouvrier.
Les milliards dépensés pour cette guerre sont pris dans les budgets des écoles, des hôpitaux, des logements sociaux et de la sécurité sociale. La guerre est un prétexte pour attaquer les droits syndicaux et civiques, empêcher les pauvres de se mobiliser pour leurs droits, criminaliser et réprimer les oppositions, le mouvement social et ouvrier, développer le racisme qui divise les peuples et les travailleurs. Ce n’est pas un hasard si dans le monde entier, des travailleurs (dockers, cheminots…), des étudiants, des militants ont cessé le travail et mené des actions directes contre la guerre. L’alibi anti-terroriste a régulièrement été utilisé au cours de l’histoire pour criminaliser les mouvements porteurs de progrès social. A l’heure où les licenciements et les attaques contre les pauvres pleuvent en France et dans le monde, les militants sociaux ne se laisseront pas intimider.
Le meilleur moyen de lutter contre la guerre, c’est encore de lutter contre le capitalisme !