1920 : aux États-Unis, deux militants anarchistes italiens sont accusés de meurtre. En 1921, un jury les déclare coupable. Pendant six ans, il ne cesseront de clamer leur innocence. Ils ne réussiront jamais à obtenir la révision de leur procès, malgré l’insuffisance des preuves retenus contre eux et l’immense mouvement de solidarité international. En 1927, ils sont condamnés à mort et exécutés. Le monde entier en est bouleversé.
L’historien Ronald Creagh n’a pas cherché ici à démontrer l’innocence ou la culpabilité des accusés. Il a voulu reconstituer pour la première fois, en s’inspirant de sources inédites, l’univers dans lequel vivaient Sacco et Vanzetti aux États-Unis, à l’ère des « terroristes au cœur pur ». Il retrace leur itinéraire personnel et ls rapports entre leurs mouvements et les formations politiques européennes. Celles-ci, en effet, allaient à leur tour être profondément atteintes par « l’affaire ». Ce qui n’était qu’un simple procès devient ainsi un enjeu qui détermine des alliances, les clivages, mais aussi un véritable mythe qui a influencé durablement les comportements de part et d’autre de l’Atlantique.