Coincée entre société de classe et consommation de masse, la jeunesse des années 1960 étouffait et se révoltait. Dans bien des pays, les mêmes slogans et aspirations : mystérieux chemins d’un langage commun sans réseaux sociaux. Acratas fut le nom donné à une bande de jeunes étudiants madrilènes qui incarnèrent au mieux, en Espagne, cette rébellion intense et multiforme.
Avant le Mai 68 français, ils secouèrent pêle-mêle l’université, le franquisme comme les forces de la future transition. Agustín García Calvo, alors professeur titulaire, accompagna avec courage et bienveillance ce sabotage de l’enseignement et de son rôle social. Ils en payèrent tous le prix de l’exil, de la prison, etc.
Plus qu’un beau souvenir une incitation vivante et joyeuse au refus. Une bouffée d’air frais en temps d’empathie dictatoriale et de servitude vertueuse.