La réalité qui surgit en renvoyant au néant le déjà-là est comme le visage aimé, sans cesse changeant. Cette réalité est le connaître du fleuve qui coule sans fin, elle dévaste le flux monotone de notre vie de lémure ; elle est un point de contact avec la détermination complète d’une pensée, avec sa vérité. Tous ceux qui connaissent dans leur chair ce que je viens d’évoquer, savent qu’il y a dans la réalité, dans sa vérification pratique, une charge contre ce monde qui n’a pas encore explosé. Poser des jalons pour penser et agir au-delà des lignes ennemies, c’est d’abord fonder dans la théorie ce sentiment diffus, par une critique serrée de la réalité. Et au bout du chemin : faire de la détermination pratique de la réalité, le projet révolutionnaire.