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Femmes et esclaves

Giacomini, Sonia Maria

(2016)

(XIII - C - GIA) --> étagère XIII C — Colonialisme

Giacomini, Sonia Maria. — Femmes et esclaves : l’expérience brésilienne, 1850-1888 / trad. du portugais (Brésil) Clara Domingues ; préface Arlette Gautier et Mariana Oliveira de Campos. — Éditions iXe, 2016. — 160 p.

ISBN 979-10-90062-32-0

Le Brésil fut l’un des plus grands pays esclavagistes : 45% des esclaves déplacé·es de l’Afrique vers les Amériques, soit près de 6 millions de personnes, l’ont été dans ce pays, qui, aujourd’hui, est aussi celui qui produit le plus grand nombre de recherches sur l’esclavage. Si importante que soit cette production, elle fait cependant peu de place à la situation des femmes esclaves.

À cet égard Femmes et esclaves reste à l’heure actuelle encore un ouvrage pionnier. Publié pour la première fois en 1988, réédité depuis à deux reprises, il porte sur une période qui va de la fin de la traite négrière (1850) à l’abolition tardive de l’esclavage (1888). L’analyse de matériaux bruts – textes et propositions de loi, articles de presse et petites annonces de vente ou de location d’esclaves –, étayée par la lecture d’ouvrages plus récents sur l’histoire de l’esclavage, livre en creux un tableau cruel de la vie des femmes esclaves.

Sonia Maria Giacomini examine les tensions inhérentes à leurs rôles sociaux et s’attelle à déconstruire les mythes entretenus par l’historiographie nationale sur la mansuétude propre à l’esclavage brésilien. Elle donne aussi à voir certaines des racines historiques de la situation actuelle des femmes au Brésil, en particulier des femmes noires appartenant aux classes pauvres. Son travail est une contribution importante à l’histoire des femmes exploitées. Ainsi qu’elle l’explique dans l’Introduction à l’ouvrage : « D’une manière générale, les historiens ont fait disparaître, consciemment ou non, le rapport de classe, et présenté l’esclave, et surtout la femme esclave, comme un membre supplémentaire de la grande famille patriarcale. En réalité, c’est un “double silence” qui se joue là. Au silence sur les femmes en général (“l’histoire est masculine”), s’ajoute le silence sur les classes exploitées (“l’histoire est l’histoire des classes dominantes”). »

La traduction française de Femmes et esclaves est augmentée d’un glossaire sur les termes portugais utilisés au Brésil dans le contexte de l’esclavage et de la catégorisation raciale, et d’une chronologie destinée à donner quelques repères sur la colonisation du Brésil et l’histoire de l’esclavage.



 
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