" H. regardait, scrutait, souffrait de l’horreur… Il allait souvent au coeur même d’une bataille, risquant sa vie. Les hommes pour qui la guerre était une cause juste étaient tous troublés, dérangés par ce regard, ils avaient tous le sentiment que H. était un allié et en même temps un ennemi. En fait, H. cherchait - non la mort, il aimait trop la vie -, il cherchait à comprendre l’épouvante, à l’appréhender : plus question d’en tirer une quelconque phrase poétique, pas question d’être trafiquant d’arme… C’est l’art de la guerre qu’il cherchait, l’art de l’épouvante."
J’irai rêver sur vos tombes est le premier roman de Laurent-Nicolas Tammam. Un court roman, un "roman Polaroïd", comme il le qualifie lui-même. L’essentiel semble être pour lui de conjuguer la vitesse et l’art créatif. Aussi n’est-il pas étonnant d’apprendre que Laurent-Nicolas Tammam est à la fois directeur de création d’une agence de publicité parisienne, peintre (il fait partie de la "nouvelle figuration"), animateur de radio, chroniqueur dans la presse pacifiste… Laurent-Nicolas Tammam est né le jour de la mort de Boris Vian. Il y a d’étranges coïncidences !
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