Dans la nuit du 12 janvier 1971, la couverture du Times est explicite : « Deux bombes ravagent la maison de Carr un jour de protestation ». Robert Carr était à l’époque le ministre de l’emploi du gouvernement Heath, conservateur, fraîchement élu. Il était responsable du projet de loi sur les Relations Industrielles, adopté un peu plus tôt dans la journée, et provoquant de nombreuses manifestations ouvrières. Cette attaque directe sera revendiquée par un groupe nommé « Angry Brigade » dans un contexte de tension sociale généralisée tel que l’Angleterre n’en a plus connu depuis ; au moment où dans toute l’Europe et sur tous les continents, de nombreux groupes s’organisent pour attaquer physiquement les structures du capitalisme et un certain ordre moral que les années 68 n’auront pas réussi à mettre en pièce. Des vagues de protestations massives apparaissent un peu partout, une jeunesse désillusionnée par un système qui ne cesse de se doter de moyens toujours plus efficaces pour broyer les individus et fossoyer les rêves d’un autre monde, mais une jeunesse exaltée par la perspective d’une transformation radicale de l’existant.
– Avant-propos
1. Kick It Till It Breaks - une introduction (Ravage éditions)
2. Refuser les carcans d’une lutte délimitée par l’État (Jean Weir)
3. Communiqués
4. The angry years - Documents et chronologie
– Annexe : Une occasion de réflexion (Antonio Gizzo)
Traduction française de
1. The Angry Brigade : Documents and Chronology, éd Eléphant, 1985
2. The Angry Brigade, éd : Bratach Dubh, 1978.
+ plus quelques ajouts des auteurs de cette nouvelle édition.