L’adoption en janvier 2003 de la loi sur la sécurité intérieure (dite « loi Sarkozy ») qui prévoit, entre autres dispositifs répressifs, le durcissement de la criminalisation des "gens du voyage", nous rappelle que l’État français a de tout temps privilégié une approche discriminante et sécuritaire des populations romanies : des différents textes relatifs aux « vagabonds » et aux « errants » au XIXe siècle à la loi de 1912 instituant le carnet anthropométrique pour les « nomades », de l’internement des Roms sous Vichy aux insuffisances des « lois Besson » (1990 et 2000), la continuité frappante de cette volonté de coercition éclaire la construction d’un véritable antiromisme institutionnel.