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Mexique : la révolution est dans la rue

vendredi 6 octobre 2006


Depuis le 1er Mai, les travailleurs de l’éducation ont manifesté pour la satisfaction de leurs revendications : ils réclament une augmentation de salaire, des aides matérielles, comme des petits déjeuners et un transport gratuit pour les enfants, ainsi que le refus de la réforme de l’éducation, qui prévoit, outre une privatisation avancée, une négation de l’apprentissage de l’histoire pré-colombienne du pays.

Le 22 Mai, des milliers de professeurs bloquent les rues d’Oaxaca. Le gouvernement envoie la police. La ville sera submergée de gaz lacrymogènes et on comptera au moins 130 blessés parmi la population civile (ainsi que des morts dans les vagues de répression qui suivront). La police a incendié les campements de protestation et détruit la radio que les manifestant.e.s avaient mis en place pour pouvoir informer les habitants. A partir de là, la solidarité avec les manifestants et le rejet du gouvernement s’est cristallisée dans la création d’une Assemblée Populaire de Peuple d’Oaxaca (APPO), qui réunit des dizaines de syndicats, d’organisations paysannes, indigènes, étudiantes.

Depuis tout ce temps des campements sont organisés sur le zocalo (place centrale) qui est barricadé. Des manifestations régulières sont organisées pour la destitution du gouverneur (Ulises Ruiz, membre du Parti Révolutionnaire Institutionnel - au pouvoir de 1919 à 2000, spoupçonné de corruption à grande échelle) et la disparition des institutions étatiques (dans un contexte d’élections présidentielles truquées), pour la libération des prisonnier.e.s...

Les touristes ont déserté Oaxaca, dont c’est la première ressource financière. Les commerces ferment. Les enfants ne vont plus à l’école. Le secrétariat d’Etat américain déconseille à ses ressortissants de venir dans la région. L’ONU a placé la zone en catégorie 1 de dangerosité.

Mais l’occupation persiste à ce jour.

A Oaxaca comme ailleurs, Vive la commune !