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Pour le fédéralisme libertaire !

vendredi 13 mars 2009


Depuis fin 2004, date de la rupture avec la Fédération Anarchiste (FA), le groupe anarchiste de Lille s’est développé tant bien que mal et malgré le bouleversement que peut être le départ d’une fédération. Coupé de son réseau, des apports que fournit une organisation ; le groupe n’a pas pour autant baissé les bras et s’est reconstitué ses propres outils et après un temps de restructuration long et difficile, s’est développé et a réussi à confirmer son implantation dans la scène militante lilloise.

En plus d’un journal (très apériodique pendant un temps !), de tables de presse et d’une émission de radio, le GDALE a peu a peu développé d’autres activités qui lui ont permis de pérenniser son activité (apéros-débats mensuels, présences dans des collectifs, braderies, contacts internationaux, apparitions dans les manifestations…).

Après avoir fait le constat qu’un changement était nécessaire pour nous et n’ayant jamais oublié l’intérêt du fédéralisme et la nécessité pour un groupe anarchiste de se développer dans ce cadre, nous avons engagé l’année dernière de longues discussions, et observé le paysage politique anarchiste français (organisations avec lesquels nous travaillions toujours à l’occasion) afin de réévaluer la possibilité de joindre nos efforts à ceux d’autres camarades.

En 2002, une scission s’était faite au sein de la FA et la Coordination des Groupes Anarchistes (CGA) s’est formée. Au départ regroupement de quelques groupes du sud-ouest de la France, la CGA s’est développée elle aussi et aujourd’hui occupe modestement une bonne moitié sud du territoire français.

La CGA pratique actuellement un mode de fonctionnement (vote au ¾) et une politique différente (présence sur le terrain, réflexions sur l’anti-patriarcat) qui nous ont semblé les plus en accord avec nos besoins et c’est pourquoi nous avons décidé de l’intégrer.

La pratique du fédéralisme libertaire est une vielle tradition dans le milieu anarchiste (bien que certains choisissent d’autres outils). Elle permet aux groupes de mutualiser leurs efforts et leur matériel, d’entretenir des relations et débats réguliers avec d’autres militant-e-s souvent confronté-e-s à des problèmes similaires ce qui ne peut rendre les actions que plus riches et grâce à ce partage de libérer du temps et de l’énergie pour l’action directe sur le terrain des luttes. L’unité peut lorsqu’elle se fait sur le mode libertaire peut permettre également une meilleure visibilité pour le projet de société que nous défendons.

Au delà des intérêts pratiques, le fédéralisme est pour nous important car nous tenons à développer et propager dès aujourd’hui les modes d’organisation que nous envisageons pour la société future. Parce que nous n’attendons pas le grand soir, c’est aujourd’hui qu’il faut se doter de ces outils pour construire. C’est par la pratique et l’expérimentation du fédéralisme libertaire que celui-ci vit et s’enrichit.

Aucune organisation ne sera jamais parfaite mais quand la structure le permet, il faut tenter l’expérience et construire avec les autres une organisation qui se rapprochera le plus de ce que nous souhaitons. C’est comme cela que l’on avance !

Le GDALE vous invite donc à nous rejoindre pour cette expérience !

Fédéralisme libertaire ?

Nous l’opposons au centralisme autoritaire où les décisions sont prises par le haut, c’est à dire par un organe central. Le fédéralisme libertaire est une association de groupes autonomes qui se coordonnent en établissant des règles communes en congrès, lieu de la synthèse des volontés exactes des groupes. Celle-ci est portée par des mandaté-e-s (temporaires et révocables) et de façon impérative (ce qui est dit est décidé par le groupe).
La fédération peut se doter de mandaté-e-s qui sont soumis-es aux mêmes principes et sous contrôle des groupes pour lesquels il ou elle remplit la fonction.