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Sans Papiers

Escalade de la répression

samedi 8 février 2003


Lors du dernier numéro de La Sociale, nous évoquions la violence de la répression à l’égard des sans papiers qui était allée jusqu’à la mort à Roissy et dans le Calaisis. Le 18 janvier toujours à Roissy et toujours dans un avion d’Air France, la mort de Mariame Gettu Hagos, jeune Somalien de 24 ans, a alourdi cette liste tragique. Hélas, le peu d’échos de ces crimes laisse l’État libre de poursuivre dans cette voie ! Il peut s’attaquer frontalement au mouvement organisé des Sans Papier-e-s en France en général et à Lille en particulier.

Arrestations après des manifs

Mardi 14 janvier, manifestation contre les pratiques sécuritaires actuelles (LSI, Loi Perben) et passées (LSQ, Contrats Locaux de Sécurité). Lors de la dispersion, quatre sans papiers sont interpellés dont un menacé d’expulsion. Le lendemain, manifestation hebdomadaire du CSP59. La police boucle l’accès au métro République et déploie la BAC lors de la dispersion. Un manifestant échappe de peu à l’interpellation.
Jeudi 23, manifestation contre Air France, complice des expulsions musclées et désormais meurtrières. Une fois encore, pas le moindre incident de la part des manifestant-e-s. Pourtant, peu après la dispersion, la BAC entre en action : arrestations violentes, sans même le prétexte du contrôle d’identité, gazage de manifestant-e-s venus aux nouvelles dont un représentant du CSP59. Roués de coups, deux des trois sans papiers interpellés sont ensuite relâchés dans les rues de Lille.

Mater par la peur

En ne contrôlant même pas les papiers, seule justification légale à ces interventions, les flics dopés à la LSI ne cherchent qu’à terroriser les sans papier-e-s en lutte et à les renvoyer au silence de la clandestinité et de l’exploitation. Loin de simples dérives de flics exaltés, nous assistons bien à une stratégie de destruction d’une lutte. En effet, malgré les tirs groupés de la Chiraquie Raffarino Sarkozienne contre les acquis sociaux, on ne peut que déplorer l’atonie du mouvement social. La droite peut achever tranquillement la casse sociale déjà largement entamée par la gauche. Ces derniers temps, presque seul-e-s, les sans papier-e-s menaient le combat contre la réaction sociale. En les attaquant frontalement, c’est l’ensemble du mouvement social que le gouvernement cherche à enterrer. Il est donc plus qu’urgent de reprendre le combat ! Le soutien à la lutte des sans papier-e-s est impératif, mais, comme ces dernier-e-s l’ont bien compris, c’est en ripostant à chaque offensive de l’État et des patrons que nous pourrons stopper la dégradation de nos conditions de vie et inverser la vapeur.