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Journal d’une grosse qui réfléchit

Leclère, Françoise

(2011)

(XXIV - LEC) --> étagère XXIV — Santé

La Maronie, 2011, 98 p.

" Ce matin, je me suis réveillée avec une idée lumineuse : j’ai décidé d’être mince. Mais épargnez-moi votre approbation : je n’ai pas dit que j’allais me mettre au régime… Animée d’une préférence très prononcée pour l’état de vivante plutôt que celui de morte, j’apporte le plus grand soin à ma santé. Or, j’ai l’intime conviction que les régimes, globalement inefficaces et majoritairement contre productifs, nuisent gravement à la santé des femmes. Mon expérience et mes observations me donnent en effet à penser que le lien de cause à effet entre le régime et la perte de poids s’apparente à une croyance, et je préfère utiliser mon cerveau autrement qu’en le focalisant de façon obsessionnelle sur un objectif incertain. Pourtant j’ai décidé d’être mince. L’idée me taraudait depuis quelques jours. A cause de l’été, je pense, toutes (ou presque) mes amies y allaient de leurs refrains… Culpabilisation, mauvaise humeur voire agressivité, autoflagellation, angoisse… Il leur fallait absolument perdre du poids… « Je ne me supporte plus ! Non mais tu as vu ça ? Je suis trop grosse ! » Oui, j’ai vu. Tu fais, vous faites à peu près le poids que je faisais à 14 ou 16 ans, (selon votre gabarit). Vous n’êtes pas grosses. Pourtant vous en êtes convaincues. J’en ai tiré la conclusion logique qui s’imposait : la grosseur est une vue de l’esprit. S’il suffit de croire qu’on est grosse pour avoir besoin de maigrir, il semble logique qu’il suffit de croire qu’on est mince pour ne pas en avoir besoin. J’ai donc décidé que j’étais mince. Je suis mince. A partir d’aujourd’hui, vous voudrez bien me considérer comme mince. Et personne ne pourra me convaincre du contraire. "


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