Né dans une famille d’artisans, Émile Bachelet s’en alla par les routes de France, selon la coutume du « compagnonnage » dont il fut un représentant. Il était arrivé en 1907 à Paris où son père, militant libertaire, tenait un débit de boissons au 43 Boulevard de Ménilmontant. Insoumis au service militaire en 1908, il utilisa les papiers d’un compagnon correcteur, René Colin. Il fréquenta les Compagnons du Tour de France puis très vite les Causeries populaires à Montmartre où il demeurait. Il rejoignit ensuite le groupe de Libertad.
Il fut condamné à deux reprises sous la fausse identité de Pierre Martin pour des délits mineurs. Lors des enquêtes menées autour de la bande à Bonnot, il fut dénoncé par sa logeuse qui affirma avoir vu Jules Bonnot chez lui et fut perquisitionné à son domicile de la rue de Créteil à Maison-Alfort par la police qui y trouva un revolver, des clefs passe-partout, une paire de lunettes d’automobiliste et diverses brochures anarchistes et sur l’alimentation végétarienne. Aussitôt arrêté, il fit remis aux aitorités militaires et incorporé immédiatement aux Bataillons disciplinaires (Bat’d’Af)
Vers les années 1920, il s’établissait à Saint-Germain-des-Prés (Loiret) et créa une entreprise d’apiculture doublée d’une fabrique de ruches qui fut une réussite. Par contre, Bachelet échoua dans son essai pour fonder une communauté ouvrière.
Dans les années 1940, il vivait dans un milieu libre à Pouligny (Loiret).
Emile Bachelet mourut le 17 avril 1967 à Pouligny et le journal Liberté annonça son décès dans son numéro du 1er juillet 1967.
Bachelet avait commencé très tôt à écrire ses aventures. Son ouvrage principal Trimard paru en 1951, édité par l’Amitié par le Livre, fut préfacé par Edouard Dolléans.