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Brûler les prisons de l’apartheid : révoltes de prisonniers en Afrique du Sud

Filippi, Natacha

(2011)

(XX - FIL) --> étagère XX — Police ; Justice ; Prisons

Brûler les prisons de l’apartheid : révoltes de prisonniers en Afrique du Sud / Natacha Filippi. — Paris : Syllepse, 2011. — 245 p. : ill. ; 19 cm. — (Arguments et mouvements).

Bibliogr. — Texte remanié de : Mémoire de master : Histoire et théorie politique : Paris, Institut d’études politiques : 2008. Titre de soutenance : Des prisonniers en quête de citoyenneté : les révoltes carcérales de Pollsmoor lors de la transition démocratique sud-africaine, 1990-1994. — ISBN 978-2-84950-323-2

Le 27 avril 1994 se déroulent les premières élections démocratiques multiraciales d’Afrique du Sud. Cette année restera gravée dans la mémoire nationale comme le symbole de la chute définitive du régime d’apartheid et de la naissance d’une nouvelle société, la « Rainbow Nation ».

Pour les prisonniers confinés aux marges de la société, l’année 1994 est une période de lutte intense, où la frustration et la rage de ne pas pouvoir participer à l’élaboration de cette nouvelle société provoquent mutineries et violences incendiaires. Qu’elles soient le dernier sursaut des prisons de l’apartheid ou la première insurrection contre les institutions pénitentiaires démocratiques, ces émeutes, de par leur ampleur et leur intensité, constituent un moment décisif dans l’histoire nationale et internationale des révoltes carcérales. Les premiers troubles surviennent dès 1991 dans la prison de Pollsmoor, réputée dans tout le pays pour ses conditions de vie extrêmes.

Le mouvement s’étend ensuite aux autres établissements pénitentiaires. Jusqu’en 1994, ces derniers seront secoués de façon sporadique par des grèves de la faim, des refus collectifs de remonter de promenade et des altercations toujours plus brutales entre prisonniers et matons.

Les prisonniers revendiquent le droit de vote ainsi qu’une amnistie générale, fondée sur la reconnaissance de leur résistance contre le régime d’apartheid. Ils se rassemblent autour des trois gangs alliés les plus puissants au sein des prisons sud-africaines qui organisent ainsi des mutineries aux dimensions inédites.

Mais la violence que les prisonniers peuvent diriger vers les matons n’est pas suffisante pour provoquer une réaction de l’opinion publique. La mise à feu des cellules est alors utilisée comme moyen d’auto immolation. Les prisonniers tentent ainsi de révéler le caractère mortifère de la logique carcérale


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