La globalisation du capitalisme a eu pour effet de fragiliser, paupériser et marginaliser de larges fractions des couches populaires. Face aux « désordres locaux » qui en résultent - violence, incivilité et insécurité -, les pouvoirs publics mettent en place des dispositifs de « pacification » où urbanisme et architecture sont mis à contribution. La reconfiguration de l’espace public doit, à la fois, dissuader le nouvel « ennemi intérieur » de passer à l’acte et faciliter la répression, confirmant ainsi le lien entre urbanisme et maintien de l’ordre social.
Jean-Pierre Garnier est sociologue critique de l’urbanisme. Il a publié plusieurs livres sur la gentrification, les politiques de la ville et l’urbanisme.