L’insurrection de Cronstadt, présentée à l’époque par le pouvoir bolchevik comme un complot fomenté de l’étrangère par des forces contre-révolutionnaires pas vraiment identifiées, a ses racines dans le mécontentement des marins, y compris des marins communistes, vis-à-vis des méthodes du commandement politique de la flotte baltique. Mais elle trouve sa cause immédiate dans la répression militaire du mouvement de grève déclenché à la fin de février 1921 par les ouvriers de Petrograd pour protester contre les énormes difficultés de ravitaillement dont ils souffraient ; cette protestation s’était étendue dans certaines usines à la revendication de libertés politiques et à la contestation du monopole du parti communiste.
L’heure n’est donc pas à la négociation avec les marins revendicatifs de Cronstadt. L’écrasement de leur mouvement, dénoncé comme contre-révolutionnaire, aura lieu pendant le congrès lui-même.
En écrivant ce livre en 1938, Ida Mett s’est donné pour but « de servir, par une analyse objective des évènements historiques, les intérêts vitaux du mouvement ouvrier… (d’)examiner ces thèses opposées à la lumière des faits et documents, ainsi que sous l’angle des évènements qui suivirent presqu’immédiatement l’écrasement de Cronstadt. »